Le
24 et 25 mai de chaque année
Chaque
année bien qu’il continuât de connaître un succès incessant Ricardo BALIARDO (Manitas
de Plata) revenait les 24 et 25 mai aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Ces deux
dates sont importantes pour les gitans d’Europe Centrale, ce sont les jours du
culte en commun à Sara la noire (la kâli). L’église des Saintes Maries ville où
le Rhône se jette dans la mer méditerranée, est devenue notre lieu de
pèlerinage. Les légendes autour de l’arrivée de Sara la kâli sont variées et
restent l’objet de nombreux débat ! Il semblerait que les ossements de
Sara aient été découvert au XVe siècle près du lieu de débarquement des trois
rois mages et qu’ils aient été déposés dans une crypte de l’église des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Depuis cette
époque le pèlerinage des gitans en Provence se fait chaque année le 24 et 25
mai.
Toutefois
les gitans ne reçurent la bénédiction de l’église qu’en 1912 (tout autant que
Sara la Kâli n’est à ce jour toujours pas canonisée) ce fut alors la première
fois que les gens d’église de la région nous autorisèrent à pénétrer dans la
crypte. Et depuis 1935 les prêtres et évêques catholiques accompagnent la
procession jusqu’à la mer dans laquelle la statue de Sara est baignée de
manière symbolique. De retour à la crypte les femmes touchent et embrassent la
statue de gypse érigée au XVIIIe siècle. Des vêtements sont déposés près d’elle
afin qu’elle protège nos communautés durant le voyage de retour. Les membres de
nos communautés qui ne peuvent se déplacer le jour du pèlerinage pour causes de
maladie se promettent protection et guérison, et demandent pour cela aux
membres de leur famille de faire bénir des photos et des vêtements par Sara la
kâli.
Durant
ces journées ont lieu des mariages et des baptêmes sur des notes festives avec
beaucoup de musiques émanant de toutes les représentations de nos communautés.
Il
fut un temps les communautés gitanes jouaient sur les terrasses des hôtels
restaurants, (Boisset, les Vagues,
la Plage, Fournalet, Félibre, table de Jeanne etc.) et devant leurs caravanes.
Leurs musiques enchantaient des centaines de touristes, ce qui donnait une note
très gaie à cette fête chrétienne. Une tradition qui se perd lentement.
A
présent plus de touristes que de gitans et village dans lequel les restaurants
et les bars ferment le soir d’autant que l’arrêté de monsieur Chassain Maire
des Saintes-Maries-de-la-Mer interdisant la musique le soir n’arrangera pas les
choses.
Cette
année encore nous avons eu le plaisir de voir le patriarche Manitas de plata
(92 ans) mais pas le plaisir d’entendre les sons de sa guitare et nous avons
toujours en mémoire, les soirées passées au mas du Clarousset ou chez
Henriette AYSSET et Jean Louis qui ont accueilli des centaines
de musiciens gitans pour des fiestas qui
s’achevaient souvent à plus de 6 heures du matin.
Manitas
vu son grand âge à laisser après la mort de José REYES la place aux Gipsy Kings
et autres musiciens Gitans qui voyagent à travers le monde avec leur musique au
style plus moderne.
Véronique
LABBE
Références au Magazine WESTERN (04/05/1990)
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