mercredi 24 décembre 2014
lundi 22 décembre 2014
Noël des Paysans : Bonnes fêtes de Noël à Tous
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
En attendant
la messe, on veille,
On babille,
on chante un Noël ;
Dans les
récits de la plus vieille
La jeune met
son grain de sel.
Garçons
joufflus, que l'on s'empresse,
Tout frais
rasés, vêtus de drap ;
Filles en
blanc, vite à la messe,
Une étoile
vous guidera.
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
Dig ding
dong ! l'église est jolie :
(Racontons
ce que nous voyons)
De beaux
habits toute remplie,
De cire
blanche et de rayons.
Au fond,
dans une niche en verre,
Dort sur la
paille un doux Jésus :
Rois et bergers
sont en prière,
L'âne et le
bœuf soufflent dessus.
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
Quand à la
file on communie,
L'orgue joue
un air de hautbois ;
Quand toute
la messe est finie,
On
s'éparpille dans les bois.
Il fait si
doux ! l'âme est contente,
J'entends un
amoureux qui dit :
« Cette nuit
le rossignol chante,
La rose a
fleuri cette nuit. »
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
Allons !
rentrons car il grésille.
Dit un
vieillard en grelottant,
La bûche de
Noël pétille
Et le
réveillon nous attend.
Respectons
la vieille coutume,
Mes beaux
amoureux, buvez frais,
Mangez le
boudin quand il fume,
Vous vous
embrasserez après.
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
Jésus fait
dans notre nuit noire,
Pauvres gens
! luire une clarté ;
À sa santé
nous devons boire,
Avec lui
naît l'égalité.
Grands et
puissants à mine altière,
Donnez s'il
vous plaît un regard
Au roi du
ciel et de la terre,
Né sur la
paille d'un hangar.
Noël ! des
étables aux granges,
Chantez
vallons, dansez hauteurs !
Jésus
descend, quitte ses anges,
Pour le
bœuf, l'âne et les pasteurs.
Pierre
Dupont.
(1821 -
1870)
mercredi 17 décembre 2014
dimanche 14 décembre 2014
Les santons provençaux et leur rôle dans la crèche Provençale : une tradition
Jésus
– l’Enfantoun – fut
longtemps modelé dans la cire, celle des cierges d’église, comme pour mettre
une distance entre cet Etre d’essence divine et le reste des personnages. Il en
a été de même pour l’ange
Boufareu. Il est généralement représenté les
bras tendus vers les adorateurs, vêtu de blanc.
L’ange
« Boufareu » - Personnage
intemporel, qui a pour mission d’annoncer la naissance du Messie aux bergers
(les bergers). Souvent il souffle (boufà) dans une trompette d’or. Vêtu de
blanc, de bleu ciel ou de rose.
Marie
– Maria – elle a un rôle
à la fois humain et divin, mère céleste de tous les hommes. Agenouillée devant
son Fils. Vêtue de d’une robe bleue et d’un voile blanc.
Joseph
– Jousé – père nourricier
de Jésus, époux de Marie. Vêtu de marron et de violet. Il tient un bâton
(parfois fleuri d’un lis) à la main.
Ces quatre personnes portent
les vêtements de la tradition biblique.
Le bœuf et l’âne gris – lou
biou e l’ase - très répandus en Provence, ils
trouvent naturellement leur place dans l’étable où ils rejoignent l’âne et le
bœuf de la bible. Tous deux réchauffent l’Enfant de leur souffle.
Ils font accomplir la
prédiction d’Isaie « Tu seras dans un milieu d’animaux ».
Les
bergers – li pastre – Ce
sont les personnages clefs du « chez nous d’autrefois ».
C’est aux plus humbles,
les bergers, que l’ange du Seigneur apparut. Ils portent en eux tout le mystère
de Noël : ils en sont illuminés. En eux sont réunis l’attention, le recueillement,
l’adoration et la joie! Il y a plusieurs représentations de bergers
particulièrement significatives :
- l’homme couché,
endormi, avant l’appel de l’ange,
- le berger figé,
contemplant l’ange,
- les jeunes bergers
musiciens jouant du fifre (ou de la cabrette, de la cornemuse, du double
pipeau)
- le berger d’âge mûr,
debout, la musette à l’épaule, l’agneau sur les épaules, le chien à ses pieds.
Les Rois Mages (à l’origine des
devins et des astrologues et non des rois)
- Gaspard
(Galgalath), le plus
jeune, imberbe, de race africaine, vêtu de bleu, apporte dans un ciboire
l’encens réservé aux dieux.
- Balthazar (Malgathat), de race sémite, portant une barbe
noire et d’âge mûr, vêtu de rouge, offre l’or réservé aux rois.
Melchior (Sarathin), de race blanche, ayant une longue
barbe blanche, vêtu de vert, présente dans un coffret la myrrhe réservée aux
mortels.
Placés dans la crèche
le jour de l’Epiphanie (la fête des lumières à la lumière de Dieu),15 jours
après la Noël. Guidés par une étoile, ils viennent de contrées lointaines
adorer l’Enfant et lui offrir des présents : l’encens, l’or, la myrrhe.
Représentés sur des
sarcophages, et dans certaines fresques des catacombes romaines, parfois au
nombre de deux et allant jusqu’à six.
Ils occupent une place
toute en symbolique : l’allégeance des puissants, les trois races, les trois
âges de la vie, les trois continents alors connus.
La
fileuse – la filouha –
elle file la laine pour revêtir l’Enfant.
Le
ravi – l’esbaudi – c’est
l’innocent du village. Par son innocence, il est proche du ciel.
Le
pêcheur – lou pescadou –
il est jeune et porte sur l’épaule un panier de poissons.
Les
bohémiens – li boumia –
ils viennent se repentir des rapts d’enfants dont ils sont accusés.
La
poissonnière – la peissounièro
– c’est, des santons, le plus ancien connu.
La
lavandière – la bugadiero
– qui vient laver les langes du Bambin
L’arlésienne
– élégante dans son beau
costume de fête
L’aveugle
et son fils – il vient
vénérer le Sauveur. Dans les pastorales, il recouvre miraculeusement la vue.
Le
meunier – lou moulinié
- personnage important dans la tradition
provençale car il a un rôle économique essentiel.
Le
tambourinaire – lou tambourinaire - santon ayant de la prestance dans
son costume en velours ; il anime les fêtes traditionnelles ainsi que les
danses provençales.
La
femme au fagot – la frema au gaveu -
âgée, courbée sous le poids du plus humble des présents, elle vient apporter à
Jésus un peu de lumière et de chaleur.
Les
vieux – li viei - Grasset
e Misé Grassetto, Jordan
e Misé Margarido, ils se
donnent le bras.
Le
vannier – lou banastouniè
– il travaille à confectionner un berceau pour Jésus.
La lavandière
– la bugadiera – robuste,
elle porte un battoir à la main et de l’autre main une cuve pleine de linge.
Mireille
– Mireio – l’héroïne de
Mistral offre à l’accouchée le bouillon de la poule noire.
Bien d’autres
personnages encore se dirigent vers l’étable, chacun avec son modeste présent.
Les animaux de la vie de tous les jours se mêlent au cortège : les moutons
debout, couchés, mangeant, les chèvres, le chien bergers, la basse-cour.
samedi 13 décembre 2014
Réponse de la Présidence de la République
Le 03 décembre nous avons envoyé un mail à la Présidence
http://vlabbe.blogspot.fr/2014/12/mail-la-presidence-de-la-republiqueobjet.html
Ce jour nous avons reçu une réponse assez satisfaisante quant à la commémoration des camps de la mort et concernant notre demande.
Nous restons en attente de Monsieur le Secrétaire d'Etat Jean-Marc TODESCHINI.
Ci-dessous copie du courrier
http://vlabbe.blogspot.fr/2014/12/mail-la-presidence-de-la-republiqueobjet.html
Ce jour nous avons reçu une réponse assez satisfaisante quant à la commémoration des camps de la mort et concernant notre demande.
Nous restons en attente de Monsieur le Secrétaire d'Etat Jean-Marc TODESCHINI.
Ci-dessous copie du courrier
jeudi 11 décembre 2014
La princesse Romani Chaï
C’est l’histoire incroyable de la princesse Romani Chaï qui s’occupait
et voulait faire connaître aux gadjé leur langue et leur culture.
Elle savait que c’était dur pour les gens du voyage mais elle ne
lâchait pas prise, elle se disait qu’il faudrait qu’on finisse par l’entendre,
c’était une Manouche …
-
Les gens vont-ils m’écouter ?
Elle travaillait avec des gadjé qui s’occupaient aussi des voyageurs,
elle laissait un pu aller car elle était anéantie, désespérée. Elle voulait
parler en haut lieu mais se demandait comment y arriver car, en haut lieu, ceux
qui s’occupaient des gens du voyage ce n’étaient pas des gens du voyage, il y
en avait très peu.
On sait bien que les gens du voyage ont des pouvoirs magiques alors la
princesse Romani Chaï alla en Inde, dans le pays de ses ancêtres, où vivait sa
famille et y retrouva sa vieille tante Masella.
Elle passa quelques jours avec elle :
-
Ma tante, comment réussi à faire quelque chose ?
-
Il faudrait que tu ailles dans un endroit où les
gens puissent t’écouter.
-
Je parle, je parle mais les gens ne m’écoutent
pas.
-
Vas et tu pourras discuter.
La Romani Chaï revint chez elle et là dans son courrier elle trouva
une invitation à participer à la commission consultative. Sa tante Masella
avait réussi !!
Lors de la réunion elle ne put pas trop parler, elle faisait partie
des deux ou trois voyageurs représentatifs mais on ne l’écoutait pas, alors
elle tapa sur la table.
-
Vous allez m’écouter, vous tous ici vous n’êtes
pas représentatifs, vous ne connaissez pas les problèmes des gens du voyage car
vous n’êtes pas sur les terrains, vous restez dans vos bureaux. A chaque fois
qu’une loi passe, elle n’est pas appliquée, vous ne défendez pas bien les gens
du voyage. Aujourd’hui nous sommes trois et vous ne nous écoutez même pas.
Mon peuple est en
train de mourir, vous essayez d’effacer nos traditions, nos coutumes, notre
peuple est unique et vous n’en êtes pas conscients.
L’important c’est
le voyage, nous nous inquiétons pour nos enfants, on a essayé de nous
sédentariser. Vous avez voulu qu’on reste sur place mais même là on n’a pas de
droits, les terrains qu’on veut nous vendre sont inconstructibles, les choses
essentielles on nous les refuse : pas d’eau, pas d’électricité, par de
sanitaires.
Les enfants ne
vont pas toujours à l’école car on les accepte mal, on les met dans des SEGPA
(section d’enseignement général pour un préapprentissage), on dit que ce sont
des asociaux.
Il ne faut pas
nous tuer, nous sommes des morts-vivants, n’essayez pas de nous achever !
Donnez-nous les
moyens à ceux qui veulent se sédentariser mais laissez voyager ceux qui veulent
voyager pour qu’ils gardent leurs coutumes.
C’est unique il n’y
a que ce peuple là qui vous gêne, tous les peuples du monde peuvent vivre, sauf
nous, nous sommes des indésirables : pourquoi faire tant de différences ?
Avec des animaux
vous ne faites pas de différence : quand on veut faire un élevage de
poules, de coqs ou de canards on installe tout, on respecte tout ce qui vit. Vous
respectez plus les animaux que nous. Il faut aimer tous les êtres vivants, on
ne doit pas faire de différence.
Quand vous passez
des émissions sur les camps de concentration on parle très peu des gens du
voyage et de leurs souffrances. On ne vous demande pas de faire un grand effort
comme de construire le tunnel sous la Manche, on veut juste quelques petites
places pour faire notre métier, pour essayer de vivre sainement.
Alors Messieurs, n’essayez
pas de nous enterrer vivants car nous ne sommes pas des malfaisants : il y
a bien eu des voleurs de poules mais cette image que vous nous donnez, il faut
l’effacer.
Messieurs, n’effacez
pas l’amour qui existe en nous, ne nous obligez pas à « avoir la haine ».
Le verbe aimer c’est merveilleux, un cœur qui bat ça existe encore mais bientôt
tout finira car on a remplacé l’être humain par des robots, les ordinateurs
pensent pour nous, internet …. Ah ! le progrès !
L’être humain n’est
plus ce qu’il était puisque tout disparaît, les choses essentielles. On ne
verra plus les cieux pleurer, les gens émus, tout est robotisé, même les
animaux sont chimiques, ils attrapent tous la maladie.
Que va-t-on manger ?
Que va-t-on faire ? On va créer l’Europe, mais elle va disparaître, le
monde va disparaître.
Le penseur n’est
plus le penseur puisqu’on l’oblige à penser. Aujourd’hui le problème est grave,
on s’en fout puisque les robots pensent pour nous.
Internet, faire l’amour
sur internet, comme l’amour au téléphone, l’amour plastique ….. tout a changé.
Alors Tzigane sir
tu te bats, tu te bats contre ça et tu n’es pas normal, on va tout gâcher à faire
comme les robots, les robots n’ont pas de cœur, ils foncent comme un bulldozer
sans marche arrière, ils écrasent tout. L’humain, l’amour, la tendresse sont
enterrés, brûlés, anéantis par le progrès.
Tzigane bats-toi,
lève-toi et cours comme tu l’as toujours fait, fuis l’ennemi …. L’ennemi est
là.
Cours Tzigane pour
sauvegarder tes traditions, les coutumes et surtout l’amour. Bientôt celui qui
sera sensible sera rejeté, il l’est déjà, alors Tzigane tu as bien raison de
voyager et d’aimer.
Surtout si tu
meurs n’oublie pas qu’il y a une chose qui t’a fait vivre c’est l’amour, l’amour
des femmes, l’amour des enfants qui deviennent des petits robots, pourtant à
une certaine époque ils étaient purs.
Tu sais Tzigane tu
ne vis que pour tes enfants, alors essaie de leur donner cet amour dont ils
manquent.
Va Tzigane, cours pour l’amour, cours pour
ta liberté, cours pour ne pas être robotisé….
Extrait de « Réflexions d’un Manouche,
Laissez-nous vivre » de Joseph STIMBACH éditions l’Harmattan
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