Monsieur le Député Avy ASSOULY (4ème en partant de la droite), Monsieur Georges GROSS (2ème en partant de la droite), Madame Véronique LABBE Présidente NOTRE ROUTE entre Messieurs GROSS et ASSOULY avec la délégation de la communauté Rrom
Discours Commémoration
L'indifférence collective du sort des Tsiganes français internés
dans les camps entre 1940-1946 a été sans précédent.
C’est dans l’indifférence générale que l’internement des
Tziganes se déroula en France, contrairement à d’autres communautés qui ont
trouvé à leurs côtés des aides efficaces (Les Justes de France, les
représentants du clergé, etc.) ce qui a été un bien pour eux et ce n’est que
justice.
Mais cela peut s’expliquer par ceci alors que les membres
de la communauté de confession israélite étaient bien intégrés, qui pouvait
dire qu’il connaissait un Tzigane ou tout au moins son nom ?
Il a fallu attendre les années 1970 pour que des travaux
sur l’histoire du régime de Vichy soient engagés concernant le sort qui avait
été réservé à nos populations.
Plusieurs milliers de Tziganes français furent internés
dans les camps dont certains furent spécifiquement créés pour eux :
Rivesaltes, Saliers, Noé, Montreuil-Bellay etc.
Parmi le nombre de tziganes interné à Auschwitz, 145
français ont pu être recensés, comment ? Personne ne peut le dire car pour
les régimes de Vichy et Nazi « brun, peau bronzé, petite moustache,
cheveux très longs pour les femmes : ce ne pouvaient être des bretons mais
bel et bien des tziganes », et même un convoi en 1944 dénommé
« convoi Z » avait été affrété pour transporter tous ceux qui avaient
été désignés Tziganes. Sur ordre d’Himmler, en 1943 dans les départements du
Nord, Pas de Calais et en Belgique, les deux départements français précités
étaient rattachés au commandement militaire de Belgique.
Des familles entières Tziganes furent raflées puis
conduites à Malines (Belgique) à la caserne Dossin puis déportées à Auschwitz.
Des anciens nous ont répété « nous avions des
roulottes et des chevaux, ils sont venus avec des camions, nous ont entassé à
l’intérieur et conduit à Malines, on est resté longtemps très malheureux, on
souffrait de faim, de soif nous ne savions pas quoi faire. Ils nous mettaient
au bout d’une table et nous battait avec des bouts de bois et des
fouets », ce témoignage de Paprika GALUT (survivante du convoi Z) a été
recueilli par l’historienne Marie-Christine HUBERT. Paprika a été interpellée
le 23 décembre 1943 à Hénin Lietard (actuellement Hénin Beaumont), elle avait
alors 18 ans.
Un autre témoignage, celui d'Antoine Lagrene recueilli
par Monique Hennebaut en 2005 signale le départ du convoi Z de Malines avec 351
Tziganes de diverses nationalités capturés en France, Belgique et Hollande. Il
y avait 50 personnes par wagon, le voyage avait duré trois ou quatre jours avec
de nombreux arrêts et nous descendions dans des salles sans chauffage, nus pour
éviter que l’on s’échappe (revue Tsafon du 04/10/2008).
Le destin d’un dénommé TOLOCHE est emblématique du drame
vécu par les Tziganes à cette époque et son parcours reconstitué par Jacques
SIGOT a inspiré le scénario du film de Tony GATLIF « Liberté ».
De ce convoi Z seuls une dizaine de rescapés rentreront
après la guerre.
Cette liste de témoignage devenue à ce jour non
exhaustive nous pousse à mettre tout en œuvre et nous conforte dans le désir de
voir reconnu le Samudaripen (meurtre collectif total) et qu’enfin nos
populations puissent commémorer un jour précis nos anciens morts dans les camps
et que la négation de notre génocide, comme de tous les génocides soient juridiquement
punis.
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