samedi 4 décembre 2010

Les légendes de Sarah ou Sara




Marie-Jacobé et Marie-Salomé, les tantes maternelles de Jésus, avaient pris place dans la barque appartenant à l'un des hommes qui les accompagnaient. Ils étaient d'anciens disciples. Elles, deux des "Ste femmes", comme " éternellement on devait les appeler". Déjà, les voiles impatientes tiraient vers le large quand on vit accourir, sur les rives laissées, une femme éperdue. Les 2 Marie reconnurent leur petite servante, la noire très belle : Sara.

Elles avaient cru lui cacher leur départ aventuré pour lui en éviter les risques. Mais Sara entendait et voyait ce que ne voyaient ni n'entendaient les autres. Elle avait déjoué la charitable ruse. Seulement, elle ne s'était pas assez dépêchée et voila que ses bien aimées maitresse la quittaient, de seconde en seconde un peu plus.

Non ! Emues par son désespoir, Marie-Jacobé et Marie-Salomé, ayant dénouée leurs écharpes, bleue et rose, les lancèrent à l'eau, comme un tapis sur quoi Sara posa ses pieds confiants. On dit que la mer n'engloutit pas les miraculeux voilages. On dit que l'on peut encore les voir flotter. Si vous avez cette chance, hâtez vous de formuler un vœu. Il se réalisera. Quand la retardataire se fut glissée entre elles, si vive et si légère que le bateau n'eut pas le moindre fléchissement, l'une des deux la réprimenda sans sévérité :

- Pourquoi nous as-tu suivies ?
- L'oiseau, quand il s'envole, laisse t il son ombre derrière lui ? Répondit Sara.

Elle était leur ombre depuis quelques 10 ans. A la suite de quelles circonstances ? Amenée en Judée sur un navire égyptien chargé d'esclaves et d'aromates ? On l'appelait parfois l'Egyptienne. Son teint de suie (mais fut il vraiment si sombre ?) évoquait d'autres origines. En tout cas une servante ne devait pas être un luxe, pour les 2 femmes : Marie-Salomé, mère de 3 fils et Marie-Jacobé, elle aussi chargé de famille. Elles l'eussent volontiers assimilée à leurs enfants, mais Sara, si elle les aima comme des mères, les servit comme des maitresses. Elle aida beaucoup aussi l'autre Marie, la femme du charpentier de Nazareth...

La barque filait allégrement. Si bien que l'on ne s'aperçût pas tout de suite des premiers nuages. Mais très vite, ceux-ci s'épaissirent, se rejoignirent. Le ciel n'avait plus été qu'une chape étouffante traversé d'éclairs. L'orage éclata, diluvien, les voiles se déchirèrent, la mer écumeuse roulait ses gros rouleaux rageurs que mitraillait la pluie... Tout a coup, la tempête parut épuisée par sa colère, les vagues qui grondaient encore avaient du mal a reprendre souffle, c'était vrai pourtant la tempête était fini...

Tous était vivants mais sans rames, sans voiles, sans eaux potables et sans vivres, les hommes sentirent la peur mais les femmes restèrent sereines guidé par leur foi, la suite leur donna raison. La barque s'ébrouait, la barque avançait, fermement entrainée par de long oiseaux éployés au dessus d'elle et que retenaient a ses bords d'invisibles fils. Les flamants roses filaient à la vitesse de l'éclair, effaçant à la fois l'espace et le temps, ils arrivèrent sur les iles de Camargue découpés par les méandres du grand Rhône.

Les Saintes Marie restèrent la afin d'évangélisé la Provence, Sara a leur cotés ....





Différentes versions

Sara-la-Kali, Sara la noire, la brune Sara, serait pour les uns la servante de Marie Jacobé et Marie Salomé chassée de Jérusalem après la mort du Christ dans la barque sans voile ni rames qui échoua en Camargue, pour d'autres c'est une gitane provençale. Une chose est sure, elle était de couleur noire ou sombre. La version que retiennent les gitans est celle d'une jeune femme, une "gitane", campant avec sa tribu dans ce delta du Rhône. On raconte qu'avertie miraculeusement elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les saintes. Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen, le temple de "Ra", où affluaient les grands pèlerinages de sa race. Il est vraisemblable que Sara appartenait à une tribu celto-ligure, peuple nomade d'Europe centrale qui s'était installé dans cette région marécageuse de Camargue.

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Ou encore :

Sara campait avec sa tribu en pleine forêt de pins parasols, à l'endroit où s'élève aujourd'hui Aigues-Mortes. Avertie miraculeusement elle courut vers la mer et, s'étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui la porta vers les saintes. Baptisée de leurs mains, elle les conduisit au temple païen où affluaient les grands pèlerinages de sa race." Il est plus vraisemblable que Sara appartenait à une tribu celto-ligure indigène, et fort probable que Marie Salomé et Marie Jacobé, restées pour évangéliser la région, aient transformé l'autel païen en oratoire chrétien.

À leur mort, très vite un culte se répandit avant que la construction de l'église-forteresse au XIIè siècle ne le confirme. Au XIVè siècle, le pèlerinage est déjà très populaire, notamment lorsque la célébration des saintes est fixée en 1343 au 25 mai pour la première et au 22 octobre pour la seconde.

Il prendra une tout autre ampleur après 1448, quand les fouilles entreprises par le roi René sous l'autel de l'église découvrent les reliques des saintes femmes. Elles furent mises dans des châsses richement ornées et transportées dans la chapelle haute. C'est lui aussi qui fit creuser la crypte où les gitans étaient autorisés à vénérer Sara, leur patronne. Depuis cette époque, chaque 24 mai après-midi est consacré à la descente des reliques, lors d'une cérémonie chantée.

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