mercredi 1 décembre 2010
Le quatrième clou de la croix -légende-
" Lorsque le Christ a été condamné, commence la Tzigane, voilà bien longtemps, deux soldats romains reçurent de l'argent pour acheter quatre grands clous nécessaires à l'exécution. Les soldats en burent la moitié au cabaret et entrèrent chez un forgeron juif. " Forge-nous quatre clous, ordonnèrent-ils, c'est pour crucifier le Christ. " Le forgeron, à ces mots, refusa. Les soldats, furieux, le percèrent de leurs lances et lui brûlèrent la barbe et les cheveux. Puis ils se rendirent chez un deuxième forgeron juif. " Forge-nous quatre grands clous. " L'homme allait se mettre au travail lorsqu'il entendit la voix de son confrère mort : " Ne forge pas ces clous, compagnon, c'est pour crucifier le Christ. " Les soldats tuèrent le deuxième forgeron, mais cela ne leur donnait pas les clous dont ils avaient besoin. Et pas moyen de revenir bredouille, avec seulement la moitié de l'argent. Ils fouillèrent la ville et, derrière une des portes, ils aperçurent un forgeron tzigane. Miracle, ce forgeron venait justement de forger trois grands clous qui refroidissaient devant lui. Trois. Les soldats se précipitèrent, s'en saisirent : " Il nous en faut encore un, et vite ! Voilà l'argent. " Le Tzigane, étonné, allait pourtant obéir, quand, lui-aussi, entendit la voix des deux forgerons morts. " C'est pour crucifier le Christ. " Pris de peur, il fit un bond en arrière et se sauva à toutes jambes, mais en abandonnant les trois clous... Ceux-là même qui servirent sur la croix. Bien plus tard, le forgeron arrêta sa course, retrouva une forge et se remit à travailler, essayant d'oublier son aventure. Au premier coup de marteau, il vit apparaître sur l'acier de son outil le quatrième clou, brillant si fort qu'il illuminait le désert tout entier... Un quatrième clou, comme un reproche... Le Tzigane s'enfuit encore, très loin. En vain. Partout, le clou le poursuivait. Et il poursuivit de même ses enfants, et ses petits enfants... Voilà pourquoi, dit-on, nous marchons sans fin ni trêve, à cause du quatrième clou. "
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