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Beaucoup de
membres de la population des gens du voyage ont péri dans les camps de la mort
lors de la seconde guerre mondiale.
Ils sont morts
sans trop savoir pourquoi, de ce fait certains sont persuadés d’avoir réussi la
conspiration de l’oubli. Pourtant des hommes, femmes, enfants ne demandaient
rien si ce n’était que de vivre avec leur us et coutumes.
Ils sont été
mutilés, massacrés, les yeux exorbités par la peur mais pensant qu’un jour
leurs enfants pourraient continuer à vivre.
Aujourd’hui
toutes nos musiques (jazz-manouche, flamenco, musique tzigane) et notre
histoire survolée par ceux qui tentent de faire croire à leur savoir et qui
pensent ainsi peser encore un peu plus sur cette chape de plomb instaurée sur
cette ignominie afin de nous faire admettre que la bête immonde n’avait jamais
existé. Ils voudraient nous persuader
que cette monstruosité (le racisme) n’avait jamais vécu et n’avait pas engendrée
des monstres tel qu’Hitler et s’imaginent effacer tout cela recouvert par un
vent de sable venu du désert. Mais ils sont tombés par dizaines et centaines de
milliers : pour mémoire sur les 1 million 750 Rrom qui vivaient en Europe
à cette époque, entre 500 000 et 750 000 ont péri dans ces camps de
la mort.
Peut-on
également oublier que nos fillettes et garçonnets, entre l’âge de 6 et 8 ans
étaient stérilisés au même titre que les adultes. Ces stérilisations de masse
sont de fait un crime empêchant de « naître gitans ». Ces pratiques
tendaient l’extinction de notre race de façon à nous faire rentrer dans la nuit
éternelle. La mort les a frappés sans demander leur âge à Ravensbrück, à
Auschwitz, Majdanek, Mauthausen,
Chelmno, etc .., ces camps où nos bourreaux nous surnommaient Unten Munchen (sous hommes).
Nous sommes de
ce peuple qui vit sans sépulture et qui
ne se plaint pas, mais qui ne baisse pas la tête sous l’injure et clamons très
fort notre volonté de voir reconnu les massacres de nos populations organisés
sous le gouvernement du maréchal Pétain en accord avec l’Allemagne hitlérienne.
En 1946 étaient
libérés 10 000 derniers tziganes détenus dans des camps. Pourquoi ?
Alors que l’armistice avait été signée en 1945, soit un an auparavant.
Nos
grands-parents, nos parents nous ont légué une obligation de mémoire et nous le
respectons. Que vaudrait ce respect si nous n’inculquions pas ce devoir de
mémoire à nos enfants, petits-enfants etc…. Quand nos yeux se fermeront
définitivement à eux de continuer à perpétrer ce terrible souvenir non par
fierté mais pour veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais car tout
homme, même seul, assassiné pour des idées est un génocide.
Il faut que nos
jeunes générations puissent vivre en bonne intelligence avec tout le monde,
respectant et respectés mais nous leurs disons « Ouvrez bien les yeux les
enfants car la bataille n’est pas gagnée ».
Effectivement
même dans les milieux politiques il y aura toujours des femmes ou des hommes de
droite ou de gauche qui n’ont aucun respect pour leur prochain dès l’instant
qu’ils ne seront pas dans leur critère.
Pourtant chers
enfants lorsque nous nous coupons, de quelque origine soit-on, notre sang est
de la même couleur : Rouge.
A tous nos
descendants chéris, nos anciens du fond de leur charnier crient Justice.
Nous avons
commencé le travail de reconnaissance c’est à vous nos jeunes de continuer. Il
serait inadmissible que nous français depuis 1452 que le gouvernement français
ne reconnaisse pas le génocide (Samudaripen) de ses propres enfants.
Cette forme de
testament est celui que nous léguons à nos futures générations et ainsi de
suite jusqu’à l’aboutissement de cette légitimité par tous moyens légaux.
L’association
NOTRE ROUTE qui a eu l’initiative de ces écrits n’en est pas pour autant
propriétaire exclusif. Nous ne sommes en aucun cas le berceau unique de la
culture gitane. Effectivement il serait souhaitable que l’ensemble des
associations Rrom reprenne et diffuse en masse ces écrits.
La
Présidente de
l’association NOTRE ROUTE
Mme Véronique LABBE dite Abuelita
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