Enfants du
vent, de la pluie et du soleil, en caravane sur des terrains vagues bien à
l’écart des villes ou en H.L.M.
Nous voulons
continuer à vivre Libre tout en gardant ce qui fait la richesse de nos
cultures.
Essayons
sédentaires et peuples du voyage sédentarisé ou non de faire un pas l’un vers
l’autre afin de tenter de se découvrir et qui sait peut-être nous comprendre.
Véronique LABBE – Abuelita-
Présidente de l’association
NOTRE ROUTE (Amaro Drom)
Les « Tziganes » sont méconnus. Pour des raisons qui tiennent à la
fois aux caractéristiques qu’ils présentent et à l’attitude de ceux qui vous
entourent. La plupart de ceux qui nous côtoient ignorent d’où nous venons et
pour cause, notre diversité est telle que le regroupement en une seule
appellation serait faire l’impasse sur cette diversification composée de trois
groupes principaux : Gitans, Manouches, Rrom et d’autres : Sintis, Yenishs,
Piémontesis, Lovara, Kalderashs, Valslike, Gypsies, etc.… constituent une seule
entité n’est pas le souci de ceux qui les regroupent en une seule appellation «
Tziganes » préfèrent se distinguer les uns des autres. Pour marquer cette
diversité et le fait que le terme « Tziganes », le pluriel étant là pour
indiquer la variété des éléments qui nous composent en une énorme communauté
forte de près de quarante millions d’âmes dans le monde qui se diffuse en une
mosaïque colorée de groupes diversifiés.
Il est dès lors difficile, dans ce genre de situation, d’établir un
portrait fidèle de nos populations, d’en donner une description rendant compte
simultanément de la multiplicité des groupes et de nos points de vue. Bon
nombre de présentations des « Tziganes » ont été ainsi dévoyé en généralisant à
l’ensemble des populations du voyage, ce qui n’est le fait que d’un seul
groupe.
Un ouvrage représentant la Communauté comme une globalisation serait
caduque avant même que d’exister, en face d’exigences contradictoires de
particularité et de généralité, puisque c’est le particulier qui compte aux
yeux du « Tzigane » et de l’observateur attentif. Dans le cadre d’une
éventuelle synthèse il faudrait plusieurs volumes pour étudier la diversité de
nos populations. Le particulier et le général sont importants pour coordonner
cette éventuelle synthèse. Or si ces deux perspectives semblent avoir tendance
à un certain réductionnisme à plusieurs égards ; il n’en reste pas moins qu’ici
on court le risque d’une explication trop complexe pour le néophyte et par trop
simpliste pour d’éventuels spécialistes, si l’on peut penser qu’existent des
spécialistes ils auraient certainement alors un savoir clos et sclérosant.
Dans cette routine productive de bons nombres de personnes, y compris
des médias, les minorités ethniques et plus particulièrement les peuples du
voyage, sédentarisés ou non, sont les principales victimes. Car en ce qui la
concerne, notre Communauté subit les retombées des écarts d’une minorité, que
nous ne nions pas, mais que les journalistes, volontairement ou
involontairement généralisant un fait qui souvent n’est celui que d’une
personne ou d’un petit groupuscule, n’ayant rien à voir avec l’ensemble,
concoure à jeter un certain trouble, laissant la porte ouverte à une éventuelle
globalisation.
Le rythme accéléré de la société de consommation, y compris pour nous, permet aux journalistes de n’avoir pas
ou de ne pas vouloir prendre le temps, d’approfondir leurs informations et de
se documenter efficacement, accréditent de ce fait à la propagation de l’image
du voleur de poules (entres autres) dont sont affublés les membres de notre
Communauté
Francis DOMINATI
Gens du voyage, votre seul tort fut de vivre votre passion
plus intensément que celle de vos bourreaux. Votre raison d’exister convaincra,
j’en suis sûr, vos derniers détracteurs. Qu’il est vain de retarder encore la
reconnaissance du génocide des populations du voyage, plus de 500 000 gitans,
manouches, Rrom, sintis, yenichs, forains, etc.
COURALET
Jean-Claude
Concepteur et peintre du tableau
L’histoire de ces
populations du voyage est marquée nécessairement par l’holocauste nazi
responsable de l’assassinat de plus d’un demi-million des nôtres et même si la
situation actuelle n’est pas comparable, les mêmes effets pervers ont ces
relents nauséabonds de racisme.
Tout cela étant
et malgré qu’ils évitent d’en parler, contenu dans la mémoire collective les
Gitans n’oublient pas le génocide (holocauste oublié s’il en est). C’est dans
les camps de concentration de RAVENSBRUCK, AUSCHWITCH, BUCHENWALD, MATHAUSEN,
etc.… que s’appliqua le programme de l’Allemagne nazi dans lequel figurait
l’extermination de la Communauté Gitane. Pour preuve, la police bavaroise était
depuis 1889 dotée d’une section spéciale aux « affaires Tziganes » qui recevait
inévitablement la copie des décisions de tribunaux chargés de juger les
infractions commises par les « Tziganes. En 1929 cette section devint une
centrale nationale dont le siège se trouvait à MUNICH et qui décréta qu’il
était désormais interdit aux « Tziganes » de se déplacer sans autorisation de
la police. Les jeunes âgés de plus de 16 ans qui ne justifiaient pas d’un
emploi étaient contraints à deux ans de travail dans un établissement de
rééducation.
En 1933, date de
l’arrivée d’HITLER au pouvoir, les restrictions deviennent encore plus sévères.
Les populations dites « Tziganes » qui ne pouvaient prouver de leur nationalité
allemande étaient expulsées, les autres étaient déportées comme « Asociaux ».
Le docteur HANS GLOBKE, un des auteurs de la loi de NUREMBERG, s’intéresse à
leurs caractères raciaux et déclarait en 1936 : « les Tziganes sont d’un sang
étranger ». Ne pouvant nier leur origine aryenne, le professeur HANS F.
GUENTHER, les classa dans une autre catégorie à l’écart et dit « Rassengemische
» désignant un mélange indéterminé des races.
Une ordonnance prise le 14 décembre 1937 aggrava la situation des «
Tziganes » qui sont taxés de « criminels invétérés » et les femmes « Tziganes »
sont sacrifiées aux expériences des médecins SS.
HOESS, le
commandant du camp d’AUSWITCH raconte dans ses mémoires qu’il y avait parmi les
déportés des vieillards presque centenaires, des femmes enceintes et de très
nombreux enfants. Quelques survivants rapporteront, comme KULKA et KRAUSS le
terrible massacre des « Tziganes » qui fut perpétré dans la nuit du 31 juillet
1944 dans l’usine de la mort.
Le génocide
perpétré contre les populations du voyage a été, pour des motifs avouables en
partie, le plus souvent pour des raisons inavouées, frappé par la conspiration
du silence est pourtant c’est un épisode particulièrement pénible de l’histoire
de France récente.
Pour nombre de
français comme pour beaucoup d’autres cette terrible leçon fait tache sur le
renom de la France, terre d’asile séculaire s’il en est.
Aucune voix
française autorisée ne s’est fait entendre pour exprimer aux victimes, aux
familles ou même à l’ensemble de la Communauté les regrets sur les crimes
auxquels la France fut frauduleusement associée.
Dans tous les
pays on espérait certainement la voix de cette France qui aurait pu les libérer
d’un cauchemar symbolisé par l’univers concentrationnaire et de persécutions
auxquels ils ont été confrontés.
Le premier a
souligné le rôle des camps de concentration français a été un certain Joseph
WEIL, qui pour autant n’a jamais fait état de 30 000 membres de la Communauté
dite « Tzigane » internés en France dans les camps qu’il a révélé.
Mais la plus
grande indignité pour la France c’est qu’après l’internement de ces populations
suivront les instructions données au préfet et publiées au Journal Officiel du
06 avril 1940 alors que le maréchal PETAIN ne réclamera l’Armistice que le 17
juin. L’état français de l’époque était en avance (sur le REICH conquérant)
dans le traitement de la solution finale
du problème « Tzigane ».
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