Suite aux années 1870 la France
stigmatise les populations tziganes
et tente de les encadrer en instaurant
les carnets de circulation comportant outre les photos, les mensurations,
empreintes etc. ce carnet anthropométrique, deviendra en 1965 ce dont tout le
monde a entendu parler à savoir le carnet de circulation. La construction des
faits devenus historique s’est faite par l’interrogation et les témoignages de cette
pratique qui viennent en partie de prendre fin en 2012.
Dans la lignée de ces mesures,
nationales au lendemain de 1870 les pays d’Europe n’ont aucun scrupule à faire de même stigmatisant la phobie de l’espion,
du traitre, de l’ennemi et delà découle automatiquement la défiance à l’égard des
«bohémiens»
Alors afin de créer un distinguo
administratif la catégorie nomade voit
le jour (ils ne sont ni forains, ni marchands ambulants) et à ce moment-là
l’état les récences par la mise en place d’un carnet anthropométrique
comportant photo face profil, empreintes
digitales, mensurations précises et signes particuliers selon la méthode
Bertillon appliquée habituellement aux
criminels et récidivistes.
Chaque nomade en possède un dès
l’âge de 13 ans et le chef de famille en possède un collectif qui recense toute
la famille ce qui permet aussi d’avoir une double vision de la composition de
la famille à partir de 13 ans pour les
enfants.
Ce carnet donne des obligations
aux nomades qui doivent le faire signer dès l’arrivée et le départ des communes ou ils stationnent,
communes dans lesquelles ils ne peuvent rester plus de 48 heures. Il leur est
imposé aussi un contrôle des
vaccinations et une plaque de reconnaissance métallique fixée à leurs véhicules.
Ils sont, sans cesse contrôlés,
en relation permanente avec l’administration. L’idée étant de rendre leur mode de vie impraticable, de
les sédentariser ou de les chasser sans tenir compte de leurs nationalités pour
leur grande majorité française depuis plusieurs
générations…
A partir de 1940 toujours en
application du sacrosaint prétexte «peur de l’espion», la troisième république
Pétainiste assigne les nomades à résidence puis à la
demande des allemands ils seront internés dans ces camps de rétention, qu’à
l’époque on désigne sous le nom de camps de concentration. Ils sont d’autant
plus facilement repérables qu’ils sont fichés depuis 1912 et ils ne seront
libérés qu’après la libération, en mai 1946, 3 mois avant la fin du procès de
Nuremberg en ayant été dépouillés de tous leurs biens…et sans qu’aucun n’ait
été appelé à témoigner lors de ce procès. Ce qui a permis à tous les
gouvernements qui se sont succédé
depuis de faire l’impasse sur cette ignominie.
Après la guerre le fichage
reprend comme si de rien n’était et en 1969, le carnet anthropométrique est
remplacé par le carnet de circulation, que l’on doit faire signer tous les
mois…puis tous les trois mois. Et ce
n’est que très récemment, en octobre
2012 que le conseil constitutionnel
invalide cette institution.
Mais le fait d’avoir par
obligation une commune de rattachement ne leur permet pas de s’inscrire
automatiquement sur les listes électorales par exemple car cette inscription est soumise à décision administrative
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