samedi 3 décembre 2011

Tsiganes – Le chant des Roma…..- (10)



-10- Des traditions immuables

Malgré ces grands mouvements, la vie des Roma n’a pas connu de bouleversement majeur, et leurs coutumes n’ont que peu changé, ce qui ne surprend pas véritablement dans leur monde conservateur où presque chaque tribu a ses croyances et ses usages particuliers, influencés par le pays où elle habite. Ce qui est vérité pour les uns peut n’avoir aucune importance ailleurs, et il n’y a donc pas de culture universelle, sinon quelques éléments collectifs créant le lien communautaire : la loyauté envers la famille, au sens le plus large, la croyance en Del (Dieu) et Beng (le Diable, et la conviction d’une prédestination.

La communauté est la base de tout, les individus n’existant véritablement que par leur appartenance à des groupes, et les comportements individuels doivent toujours viser à préserver ou améliorer le bien-être de la famille, et avant tout son honneur.
Comme ailleurs, la création de la famille romani se situe dans le mariage, qui a lieu très tôt : 18 ans pour les garçons, et 16 ans, ou même 14, pour les filles. Il est négocié par les parents, mais le père du marié a souvent pris auparavant l’avis de son fils, et dès lors les fiancés ne peuvent sortir ensemble, car au jour du mariage la jeune fille devra prouver sa virginité.

Après que la famille du fiancé eut payé un prix de mariée se déroulent les festivités : la pliash-ka, cérémonie où son beau-père remet à la mariée un collier de pièces d’or, puis le banquet, où pendant plusieurs jours éclatent musique, chants et danses. Désormais, la jeune femme porte le diklo, foulard attestant de son état d’épouse, et il lui est interdit de trouver seule dans une pièce avec un autre homme.
Si elle apparaît souvent aux gadjé en femme sensuelle, libre et provocante, à l’image de la Carmen de Bizet, la Tsigane obéit en réalité rigoureusement aux lois de marime (honte).

Ainsi, a jupe doit descendre au moins au milieu du mollet, et elle doit croiser les jambes devant les hommes. De plus, ses enfants doivent être nombreux, et au sein du clan, c’est la naissance du premier –douze à dix-huit mois après le mariage sous peine de grands malheurs- qui authentifie la création d’une famille.
La Tsigane travaille également à l’extérieur, bien souvent à dire la bonne aventure, tradition séculaire puisqu'au Moyen-âge elle lisait les lignes de la main pour prédire l’avenir à des villageois impressionnés.

De façon générale, les activités professionnelles des Tsiganes sont un peu hors normes, car elles visent toujours à maintenir une essentielle indépendance. Ils exercent donc plus volontiers les métiers du divertissement, de la vente ambulante ou de l’artisanat, et souvent de façon saisonnière. Au grès des circonstances, ils en changent sans difficulté à condition de pouvoir garder leur liberté, car ils ne s’intéressent pas fondamentalement à l’accumulation de biens ou de richesse, exception faite de quelques bijoux.

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