Photo journal LE FIGARO
HISTOIRE - Le 1er octobre 1946 ,il
y-a 70 ans et 3 jours au procès de Nuremberg la sentence est prononcée: douze
condamnations à mort parmi les hauts dignitaires allemands jugés par le
Tribunal militaire international pour les crimes commis lors de la Seconde
Guerre mondiale.
Un procès historique, un
procès pour l'Histoire. Le 1er octobre 1946, les condamnations «des grands
criminels de guerre des Puissances européennes de l'Axe» sont lues en audience
publique au palais de justice de Nuremberg. Douze condamnations à mort sont
prononcées. C'est la fin d'une longue procédure judiciaire visant les
dignitaires nazis, de Göring à Ribbentrop.
En effet, ce procès s'est
ouvert à l'automne 1945 dans cette ville allemande située en zone d'occupation
américaine. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, pour la première fois
de l'histoire, des crimes sont jugés devant un tribunal international. C'est le
fruit d'une volonté des Alliés vainqueurs de ne pas laisser impunies les
atrocités de la guerre et du régime nazi. Et aussi le résultat de longues
négociations quadripartites. Elles aboutissent à la création le 8 août 1945 du
Tribunal militaire international. Les experts juridiques américains, anglais,
français et russes se mettent d'accord sur les règles de ce tribunal et
définissent les chefs d'accusation. Ils élaborent ainsi une nouvelle
juridiction pénale internationale.
Nuremberg en chiffres : 3 000 tonnes de
documents, 400 journalistes du monde entier sont présents
à l'ouverture du procès, 94 témoins sont entendus au
cours du procès (61 à décharge et 33 à charge),42 volumes contiennent
l'intégralité des actes du procès.
24 accusés sont initialement
sélectionnés. Trois ne comparaîtront pas: l'industriel allemand Gustav Krupp
très âgé est écarté en raison de son état de santé; Martin Bormann, disparu au
moment de la bataille de Berlin, et Robert Ley, responsable du Front allemand
du travail, qui s'est suicidé en prison le 25 octobre 1945.
Trois absents importants
■Adolf
Hitler, le «Führer». Il se serait suicidé le 30 avril 1945 dans son
bunker à Berlin.
■Heinrich Himmler, Chef de la
SS (Schutzstaffel), escadrons de protection, initialement chargée
de la garde personnelle du Führer) et l'un des principaux organisateurs de la
«Solution finale». Il est mort le 23 mai 1945 de façon suspecte (la version
officielle présente un suicide par cyanure, contestée par la thèse d'un assassinat).
■Joseph Goebbels, ministre de
la Propagande et de l'Information. Il s'est suicidé à Berlin le
1er mai 1945.
Les quatre chefs d'accusation
Les prévenus sont accusés de
crimes contre la Paix, de crimes de guerre, de crimes contre l'Humanité et d'un
plan concerté ou complot en vue de commettre ces crimes. Les actes sont définis
dans l'article 6 de l'Accord de Londres
.
Huit organisations sont
également traduites en justice
● Le gouvernement du Reich
(Die Teichsregierung)
● Le Parti national-socialiste
des travailleurs allemands (NSDAP)
● La S.S (Schutzstaffel
«escadron de protection»)
● La Gestapo (Geheime
Staatspolizei - la police secrète d'État)
● Le S.D (Sicherheitsdienst
«service de sécurité», milice)
● La S.A (Sturmabteilung
«section d'assaut», formation paramilitaire)
● L’Etat-major général
● Le haut commandement des
forces armées allemandes
8 juges composent le Tribunal
4
langues officielles sont retenues pour les débats (l'Anglais, le, Français, le
Russe et l'Allemand).
1 film de 4 heures, intitulé
«Le plan nazi», sera projeté au cours du procès.
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