dimanche 11 juillet 2010

Tu nous manques .....depuis ce 11 juillet 1998


1941 en France ce jeune gitan de 19 ans travaillait à la SNCF où il conduisait les trains de marchandise.

Mais un jour, alors qu’il rentrait chez lui, sur le Pont Neuf enjambant l’Yonne ils sont arrivés et l’ont arrêté. Il n’avait pas perçu le bruit de leurs bottes, il avait été dénoncé comme gitan.

Il a dû, contraint et forcé, monter dans un wagon à bestiaux, qu’il ne conduisait pas mais dans lequel il était passager en partance vers où ? il ne savait pas ou le savait trop.

Ce wagon était bondé et il avait très peu de place pour se mouvoir. Le train s’est alors ébranlé et c’est à l’arrivée, à l’entrée du camp de Sobibor, que Jean a vraiment compris.

Pourquoi lui et les autres avaient été enlevés à leurs familles, dont le seul crime : être nés gitan, juif ou autres.

Combien sont partis pour ne jamais revenir ? Combien n’ont pas compris pourquoi la guerre s’étant terminée en 1945, 10 000 gitans n’ont été retrouvés et libérés qu’en 1946.

Sommes-nous maître de notre race ? Est-ce que nous décidons de notre couleur de peau ?

Jean entre autres, passera deux ans dans ces camps où il a trimé servant aussi d’interprète. Il aura la chance de s’enfuir (ce qui ne fut pas le cas pour tout le monde).

A son retour, sa vision de la vie sera totalement différente. Il se révoltait sur tout et pour tout. Il avait d’énormes difficultés à nous parler ce ces années d’horreur qui l’ont tellement marquées et refusait de parler de tous ceux qui nous avaient quitté.

Il nous disait par contre d’être vigilants afin de ne plus revivre ce qu’il avait subit avec ses millions de compagnons d’infortune.

C’est sûr Papa que nous sommes et restons vigilants et nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour que les 42,8% de gitans qui ont péri dans les camps voit enfin leur génocide reconnu afin de faire cesser ce racisme envers les communautés gitanes mais aussi contre toutes les ethnies minoritaires.

Discours que nous avons fait l'an passé pour la commémoration des crimes racistes

1 commentaire:

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Très bel hommage à ton papa, simple et émouvant : Il faut toujours être vigilant, car ça pointe toujours dans de petits faits ou faits divers et les gens ne s'en rendent pas toujours compte! C'est bien que Tony gatlif ai fait LIBERTE