lundi 29 novembre 2010

Courriel de la Mairie de Marseille suite à notre intervention du 27 11




Bonjour,

Monsieur le Maire a bien reçu votre mail qui a retenu toute son attention.
La Direction Allô Mairie a été chargée de l'adresser à Monsieur Michel BOURGAT, Adjoint au Maire Délégué à la Lutte contre l'Exclusion, l'Intégration, l'Unité d'Hébergement d'Urgence, le Samu Social, qui vous informera des suites réservées à votre requête.

La Direction Allô Mairie



Le 27/11/2010 09:28, LABBE a écrit :
Message provenant de :
Nom : LABBE
Prénom : Véronique
Téléphone : 0619930136
E-mail : veronique.labbe@neuf.fr

Adresse : 0 CD58
Immeuble - Batiment - Résidence : Bât A Oreste Galetti
Code Postal : 13120
Ville : GARDANNE

Date : 27/11/2010
Destinataire : Allo Mairie

Message :

En tant que Présidente de l'association NOTRE ROUTE, association de défense des Rrom; Nous vous prions de bien vouloir ouvrir un gymnase ou autres structures de façon à recevoir toutes le familles Rrom et les sans abri qui dorment dans la rue C'est une question de vie ou de mort par ce froid qui vient d'arriver. Nous connaissons Monsieur le Maire votre esprit de soolidarité envers les plus défavorisés Vous remerciant par avance Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire à notre plus profond respect Mme LABBE Véronique Présidente association NOTRE ROUTE

Petit à petit ça bouge pour la reconnaissance





Les commémorations concernant notre déportation et notre génocide se multiplient.

C'est très bien mais il nous faudrait une seule date pour célébrer tous les ans dans toute la France. Nous attendons toujours que l'Etat adopte la loi sur le Samudaripen.

samedi 27 novembre 2010

Tsiganes internés en 39-45 : un survivant témoigne

Tsiganes internés en 39-45 : un survivant témoigne


Ce que nous dénonçons depuis 20 ans déjà. La personne qui témoigne a 85 ans, mon père en aurait 88 mais lui n'est plus.

Qu'est-ce que l'on attend pour reconnaître notre génocide?

Si vous écoutez bien le monsieur qui témoigne ne demande pas de compensation mais ...

Nouveau courriel à Messieurs le Maire de Marseille et Préfet de Région

Ce matin je vous ai envoyé un courriel concernant ce qui suit, un coupé/collé du journal LA PROVENCE

MARSEILLE (Reuters) - Le froid est probablement à l'origine de la mort d'une femme sans domicile fixe dont le corps a été retrouvé samedi à Marseille, a-t-on appris de source policière.
Le corps sans vie de la femme âgée d'une quarantaine d'années a été découvert dans le hall d'un immeuble du centre de la cité phocéenne.
De même source, on précisait que la victime présentait un "état de santé dégradé" et avait probablement succombé au froid qui sévit actuellement dans le sud de la France.
Jean-François Rosnoblet, édité par Elizabeth Pineau
(c) Copyright Thomson Reuters 2010

Nous vous demandons expressément de mettre à disposition des Rrom et des SDF des locaux y compris gymnases
Mme LABBE
Présidente association NOTRE ROUTE

"Je n'ai jamais vu un gitan avec un casier vierge" dixit un juge, "il ne pourra plus le dire 6 mois ferme" pour un panier à provision volé par ?


Le titre renvoie au fait qu'un jeune gitan a été accusé d'avoir dérobé un panier de provisions. Cela n'a jamais été prouvé ni que ce soit lui ou autre mais il a quand même purgé ses 6 mois de prison, parce que le juge n'admettait pas qu'un gitan pouvait avoir un casier vierge. Ses paroles "un gitan avec un casier vierge je ne l'ai jamais vu et lui il ne pourra plus le dire : 6 mois ferme.

Un an de prison ferme pour vol de ferraille
Publié le samedi 27 novembre 2010 à 15H55 journal LA PROVENCE

Deux jeunes de 26 et 22 ans, issus de la communauté des gens du voyage, ont été condamnés hier par le tribunal correctionnel de Tarascon devant lequel ils étaient jugés en comparution immédiate.

Ils avaient été arrêtés mercredi, en flagrant délit de vol en réunion par la police d'Arles qui les a surpris en train de découper les panneaux réfrigérants de containers. Les faits se déroulaient en pleine après-midi, près du magasin Intermarché.

Lors de leur garde à vue, ils ont reconnu les faits et les policiers ont pu remonter jusqu'au ferrailleur qui revendait les plaques volées. Une douzaine d'entre-elles ont ainsi pu être retrouvées. Les deux jeunes gens ayant déjà des antécédents juridiques, la justice a estimé qu'ils méritaient d'être incarcérés : ils écopent de deux ans de prison dont un avec sursis.


Et ce matin nous entendions qu’une maman qui avait oublié son bébé dans la voiture, mort de chaleur n’’était pas poursuivi car cela était un fait de la société

Ces jeunes gitans ont volé c’est vrai mais n’est-ce pas aussi un fait de société ? Non car eux sont gitans donc justice à deux vitesses

Courriel que nous venons d'envoyer à M. GAUDIN Maire de Marseille et M. le Préfet de Région




En tant que Présidente de l'association NOTRE ROUTE, association de défense des Rrom;
Nous vous prions de bien vouloir ouvrir un gymnase ou autres structures de façon à recevoir toutes le familles Rrom et les sans abri qui dorment dans la rue
C'est une question de vie ou de mort par ce froid qui vient d'arriver.
Nous connaissons Monsieur le Maire votre esprit de soolidarité envers les plus défavorisés
Vous remerciant par avance
Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire à notre plus profond respect

Mme LABBE Véronique

Présidente association NOTRE ROUTE

vendredi 26 novembre 2010

Soyons généreux




Les 26 et 27 novembre 2010 collecte de la Banque Alimentaire aux abords de nos magasins .

- Donnons car beaucoup de personnes ont faim;

- Donnons surtout pour les enfants qui sont les premiers concernés;

- Donnons des produits d'hygiène;

- Donnons surtout des denrées non périssables.

Nous sommes tous dans certaines difficultés mais :

- 1 paquet de pâte, 1 litre de lait et 1 paquet de galettes peut suffir pour qu'un enfant ait le ventre plein

Ce qui nous désole c'est le refus de certains produits soumis à des cultes religieux.

mercredi 24 novembre 2010

Lynda Lemay - Le plus fort, c'est mon père - il a vu le jour un 24/11



Il nous a quitté il y a maintenant 12 ans et aujourd'hui c'est son anniversaire.

L'absence n'empêche pas de lui souhaiter un bon anniversaire car dans nos coeurs il est toujours présent.

PAPA, que je ne peux oublier BON ANNIVERSAIRE et sache que tu nous manques, JE T'AIME.

mardi 23 novembre 2010

Coutumes, cultures et traditions sont notre IDENTITE



Hier à la UNE d’un quotidien régional est paru un article sur une de nos traditions ancestrale, le mariage.

Oui décidément depuis quelques temps, outre le rejet perpétuel que nous subissons depuis des siècles, une recrudescence de ce rejet s’est fait jour. Les démantèlements des camps dits illicites sont là pour en témoigner et c’est par de tel agissement que l’on finira par nous voler cette identité qui fait de nous une communauté décriée, certes, mais à laquelle beaucoup souhaiterait appartenir : mais naître gitans ne peut être donné à tout le monde.

Pour notre part lorsque nous disons « apprendre à se connaître, gitans et gadgés » et tenter de faire un bout de chemin ensemble cela ne veut pas dire perdre toute considération de nos traditions auxquelles nous sommes plus que fortement attachés. Elles sont nées avec nous et même s’il arrive qu’il y ait des manquements, faites nous confiance nos anciens n’ont pas besoin de tribunaux, ils sont là pour faire régner l’ordre à tous les niveaux.

Mais les médias, qui en permanence tentent une interpénétration des us et coutumes de nos communautés sont plus habiles dans ce domaine que dans celui de la dénonciation des méfaits de la politique gouvernementale qui réduit la vie du peuple de France à sa portion congrue.

C’est vrai aussi que cette misère à laquelle sont soumises aussi les populations Rrom trouve des personnes d’origine pour dénigrer, y compris les coutumes, dont elles ont profité bien financièrement pendant des années où la largesse des familles, lors des mariages, n’est plus à démontrer.

A 18 ou 20 ans cela peut être excusable, à 70 cela devient de la délation ce qui mériterait, à notre avis, l’exclusion momentanée ou définitive de la communauté.

Dans nos populations ces us et coutumes sont connus et acceptés et non pas imposés : c’est l’honneur des familles. Et si nous souhaitons en partager certaines avec les non gitans cela ne veut en aucun cas dire « se mettre à nu » car à ce moment là il n’y aurait plus d’identité gitane et nous serions rentrés dans le moule auquel on veut nous intégrer contre notre volonté.

D’ailleurs nous voyons déjà suite à cet article une extériorisation des relents de racisme et de frustration de la part de ceux qui peuvent présenter sur des coutumes un tel respect.

LIBRE QUE JE SUIS-JE SUIS LIBRE LIBRE QUE YO SOY QUE YO SOY LIBRE

samedi 20 novembre 2010

Vingt et un ans aujourd'hui




SVP, prenez le temps de lire le texte intégral c'est très important pour tous les enfants car ils sont sacrés et ne doivent JAMAIS être maltraités

CONVENTION INTERNATIONALE
DES DROITS DE L'ENFANT
ONU : 1989
(Texte intégral)
Préambule
Les États parties à la présente Convention, Considérant que, conformément aux principes proclamés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humains ainsi que l'égalité et le caractère inaliénable de leurs droits dont le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
Ayant présent à l'esprit le fait que les peuples des Nations Unies ont, dans la Charte des Nations Unies, proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils ont résolu de favoriser le progrès social et d'instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Reconnaissant que les Nations Unies, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans les Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme, ont proclamé et sont convenues que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation,
Rappelant que, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations Unies ont proclamé que l'enfance a droit à une aide et à une assistance spéciales,
Convaincus que la famille, unité fondamentale de la société et milieu naturel pour la croissance et le bien-être de tous ses membres, et en particulier des enfants, doit recevoir la protection et l'assistance dont elle a besoin pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans la communauté,
Reconnaissant que l'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de bonheur, d'amour et de compréhension,
Considérant qu'il importe de préparer pleinement l'enfant à avoir une vie individuelle dans la société, et de l'élever dans l'esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies, et en particulier dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité,
Ayant présent à l'esprit que la nécessité d'accorder une protection spéciale à l'enfant a été énoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et dans la Déclaration des droits de l'enfant adoptée par les Nations Unies en 1959, et qu'elle a été reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques (en particulier aux articles 23 et 24) dans le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (en particulier à l'article 10) et dans les statuts et instruments pertinents des institutions spécialisées et des organisations internationales qui se préoccupent du bien-être de l'enfant,
Ayant présent à l'esprit que comme indiqué dans la déclaration des droits de l'enfant, adopté le 20 novembre 1959 par l'assemblée générale des Nations Unies, "l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant, comme après la naissance",
Rappelant les dispositions de la Déclaration sur les principes sociaux et juridiques applicables à la protection et au bien-être des enfants, envisagés surtout sous l'angle des pratiques en matière d'adoption et de placement familial sur les plans national et international (résolution 41/85 de l'Assemblée générale, en date du 3 décembre 1986) de l'Ensemble de règles minima des Nations Unies concernant l'administration de la justice pour mineurs ("Règles de Beijing"- résolution 40/33 de l'Assemblée générale, en date du 29 novembre 1985) et de la Déclaration sur la protection des femmes et des enfants en période d'urgence et de conflit armé (résolution 3318 (XXIX) de l'Assemblée générale, en date du 14 décembre 1974),
Reconnaissant qu'il y a dans tous les pays du monde des enfants qui vivent dans des conditions particulièrement difficiles, et qu'il est nécessaire d'accorder à ces enfants une attention particulière,
Tenant dûment compte de l'importance des traditions et valeurs culturelles de chaque peuple dans la protection et le développement harmonieux de l'enfant,
Reconnaissant l'importance de la coopération internationale pour l'amélioration des conditions de vie des enfants dans tous les pays, et en particulier dans les pays en développement,
Sont convenus de ce qui suit :
PREMIÈRE PARTIE
Article 1
Au sens de la présente convention, un enfant s'entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la législation qui lui est applicable.

Article 2
1. Les États parties s'engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre de l'enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation. 2. Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour que l'enfant soit effectivement protégé contre toutes formes de discrimination ou de sanction motivées par la situation juridique, les activités, les opinions déclarées ou les convictions de ses parents, de ses représentants légaux ou des membres de sa famille.

Article 3
1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale.
2. Les États parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées.
3. Les États parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié.

Article 4
Les États parties s'engagent à prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres qui sont nécessaires pour mettre en œuvre les droits reconnus dans la présente Convention. Dans le cas des droits économiques, sociaux et culturels, ils prennent ces mesures dans toutes les limites des ressources dont ils disposent et, s'il y a lieu, dans le cadre de la coopération internationale.

Article 5
Les États parties respectent la responsabilité, le droit et le devoir qu'ont les parents ou, le cas échéant, les membres de la famille élargie ou de la communauté, comme prévu par la coutume locale, les tuteurs ou autres personnes légalement responsables de l'enfant, de donner à celui-ci, d'une manière qui corresponde au développement de ses capacités, l'orientation et les conseils appropriés à l'exercice des droits que lui reconnaît la présente Convention.

Article 6
1. Les États parties reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie.
2. Les États parties assurent dans toute la mesure possible la survie et le développement de l'enfant.

Article 7
1. L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et être élevé par eux.
2. Les États parties veillent à mettre ces droits en œuvre conformément à leur législation nationale et aux obligations que leur imposent les instruments internationaux applicables en la matière, en particulier dans les cas où faute de cela l'enfant se trouverait apatride.


Article 8
1. Les États parties s'engagent à respecter le droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont reconnus par la loi, sans ingérence illégale.
2. Si un enfant est illégalement privé des éléments constitutifs de son identité ou de certains d'entre eux, les États parties doivent lui accorder une assistance et une protection appropriées, pour que son identité soit rétablie aussi rapidement que possible.

Article 9
1. Les États parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans intérêt supérieur de l'enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l'enfant.
2. Dans tous les cas prévus au paragraphe 1, toutes les parties intéressées doivent avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3. Les États parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à intérêt supérieur de l'enfant
4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises par un État partie, telles que la détention, l'emprisonnement, l'exil, l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause, survenue en cours de détention) des deux parents ou de l'un d'eux, ou de l'enfant, l'État partie donne sur demande aux parents, à l'enfant ou, s'il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit préjudiciable au bien-être de l'enfant. Les États parties veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses pour la personne ou les personnes intéressées.

Article 10
1. Conformément à l'obligation incombant aux États parties en vertu du paragraphe 1 de l'article 9, toute demande faite par un enfant ou ses parents en vue d'entrer dans un État partie ou de le quitter aux fins de réunification familiale est considérée par les États parties. dans un esprit positif, avec humanité et diligence. Les États parties veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas de conséquences fâcheuses pour les auteurs de la demande et les membres de leurs familles.
2. Un enfant dont les parents résident dans des États différents a le droit d'entretenir, sauf circonstances exceptionnelles, des relations personnelles et des contacts directs réguliers avec ses deux parents. À cette fin, et conformément à l'obligation incombant aux États parties en vertu du paragraphe 2 de l'article 9, les États parties respectent le droit qu'ont l'enfant et ses parents de quitter tout pays, y compris le leur, et de revenir dans leur propre pays. Le droit de quitter tout pays ne peut faire l'objet que des restrictions prescrites par la loi qui sont nécessaires pour protéger la sécurité nationale, l'ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou les droits et libertés d'autrui, et qui sont compatibles avec les autres droits reconnus dans la présente Convention.

Article 11
1. Les États parties prennent des mesures pour lutter contre les déplacements et les non-retour illicites d'enfants à l'étranger.
2. À cette fin, les États parties favorisent la conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux ou l'adhésion aux accords existants.

Article 12
1. Les États parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.
2. À cette fin, on donnera notamment à l'enfant la possibilité être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l'intéressant, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un représentant ou d'un organisme approprié, de façon compatible avec les règles de procédure de la législation nationale.

Article 13
1. L'enfant a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l'enfant.
2. L'exercice de ce droit ne peut faire l'objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires :
a) Au respect des droits ou de la réputation d'autrui ; ou
b) À la sauvegarde de la sécurité nationale, de l'ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.

Article 14
1. Les États parties respectent le droit de l'enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
2. Les États parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l'enfant, de guider celui-ci dans l'exercice du droit susmentionné d'une manière qui corresponde au développement de ses capacités.
3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut être soumise qu'aux seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires pour préserver la sûreté publique, l'ordre public, la santé et la moralité publiques, ou les libertés et droits fondamentaux d'autrui.

Article 15
1. Les États parties reconnaissent les droits de l'enfant à la liberté d'association et à la liberté de réunion pacifique.
2. L'exercice de ces droits ne peut faire l'objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique, dans l'intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté publique ou de l'ordre public, ou pour protéger la santé ou la moralité publiques, ou les droits et libertés d'autrui.



Article 16
1. Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation.
2. L'enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Article 17
Les États parties reconnaissent l'importance de la fonction remplie par les médias et veillent à ce que l'enfant ait accès à une information et à des matériels provenant de sources nationales et internationales diverses, notamment ceux qui visent à promouvoir son bien-être social, spirituel et moral ainsi que sa santé physique et mentale. À cette fin, les États parties:
a) Encouragent les médias à diffuser une information et des matériels qui présentent une utilité sociale et culturelle pour l'enfant et répondent à l'esprit de l'article 29;
b) Encouragent la coopération internationale en vue de produire, d'échanger et de diffuser une information et des matériels de ce type provenant de différentes sources culturelles, nationales et internationales;
c) Encouragent la production et la diffusion de livres pour enfants;
d) Encouragent les médias à tenir particulièrement compte des besoins linguistiques des enfants autochtones ou appartenant à un groupe minoritaire;
e) Favorisent l'élaboration de principes directeurs appropriés destinés à protéger l'enfant contre l'information et les matériels qui nuisent à son bien-être, compte tenu des dispositions des articles 13 et 18.

Article 18
1. Les États parties s'emploient de leur mieux à assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une responsabilité commune pour ce qui est d'élever l'enfant et d'assurer son développement. La responsabilité d'élever l'enfant et d'assurer son développement incombe au premier chef aux parents ou, le cas échéant, à ses représentants légaux. Ceux-ci doivent être guidés avant tout par l'intérêt supérieur de l'enfant.
2. Pour garantir et promouvoir les droits énoncés dans la présente Convention, les États parties accordent l'aide appropriée aux parents et aux représentants légaux de l'enfant dans l'exercice de la responsabilité qui leur incombe d'élever l'enfant et assurent la mise en place d'institutions. d'établissements et de services chargés de veiller au bien-être des enfants.
3. Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour assurer aux enfants dont les parents travaillent le droit de bénéficier des services et établissements de garde d'enfants pour lesquels ils remplissent les conditions requises.

Article 19
1. Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toutes formes de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
2. Ces mesures de protection comprendront, selon qu'il conviendra, des procédures efficaces pour l'établissement de programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à l'enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d'autres formes de prévention, et aux fins d'identification, de rapport, de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention judiciaire.

Article 20
1. Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l'État.
2. Les États parties prévoient pour cet enfant une protection de remplacement conforme à leur législation nationale.
3. Cette protection de remplacement peut notamment avoir la forme du placement dans une famille, de la "Kafala" de droit islamique, de l'adoption ou, en cas de nécessité, du placement dans un établissement pour enfants approprié. Dans le choix entre ces solutions, il est dûment tenu compte de la nécessité d'une certaine continuité dans l'éducation de l'enfant, ainsi que de son origine ethnique, religieuse, culturelle et linguistique.

Article 21
Les États parties qui admettent et/ou autorisent l'adoption s'assurent que l'intérêt supérieur de l'enfant est la considération primordiale en la matière, et :
a) Veillent à ce que l'adoption d'un enfant ne soit autorisée que par les autorités compétentes, qui vérifient, conformément à la loi et aux procédures applicables et sur la base de tous les renseignements fiables relatifs au cas considéré, que l'adoption peut avoir lieu eu égard à la situation de l'enfant par rapport à ses père et mère, parents et représentants légaux et que, le cas échéant, les personnes intéressées ont donné leur consentement à l'adoption en connaissance de cause, après s'être entourées des avis nécessaires ;
b) Reconnaissent que l'adoption à l'étranger peut être envisagée comme un autre moyen d'assurer les soins nécessaires à l'enfant, si celui-ci ne peut, dans son pays d'origine, être placé dans une famille nourricière ou adoptive ou être convenablement élevé ;
c) Veillent, en cas d'adoption à l'étranger, à ce que l'enfant ait le bénéfice de garanties et de normes équivalant à celles existant en cas d'adoption nationale ;
d) Prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que, en cas d'adoption à l'étranger, le placement de l'enfant ne se traduise pas par un profit matériel indu pour les personnes qui en sont responsables ;
e) Poursuivent les objectifs du présent article en concluant des arrangements ou des accords bilatéraux ou multilatéraux, selon les cas, et s'efforcent dans ce cadre de veiller à ce que les placements d'enfants à l'étranger soient effectués par des autorités ou des organes compétents.

Article 22
1. Les États parties prennent les mesures appropriées pour qu'un enfant qui cherche à obtenir le statut de réfugié ou qui est considéré comme réfugié en vertu des règles et procédures du droit international ou national applicable, qu'il soit seul ou accompagné de ses père et mère ou de toute autre personne, bénéficie de la protection et de l'assistance humanitaire voulues pour lui permettre de jouir des droits que lui reconnaissent la présente Convention et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme ou de caractère humanitaire auxquels lesdits États sont parties.
2. À cette fin, les États parties collaborent, selon qu'ils le jugent nécessaire, à tous les efforts faits par l'Organisation des Nations Unies et les autres organisations intergouvernementales ou non gouvernementales compétentes collaborant avec l'Organisation des Nations Unies pour protéger et aider les enfants qui se trouvent en pareille situation et pour rechercher les père et mère ou autres membres de la famille de tout enfant réfugié en vue d'obtenir les renseignements nécessaires pour le réunir à sa famille. Lorsque ni le père, ni la mère, ni aucun autre membre de la famille ne peut être retrouvé, l'enfant se voit accorder, selon les principes énoncés dans la présente Convention, la même protection que tout autre enfant définitivement ou temporairement privé de son milieu familial pour quelque raison que ce soit.

Article 23
1. Les États parties reconnaissent que les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la vie de la collectivité.
2. Les États parties reconnaissent le droit des enfants handicapés de bénéficier de soins spéciaux et encouragent et assurent, dans la mesure des ressources disponibles, l'octroi, sur demande, aux enfants handicapés remplissant les conditions requises et à ceux qui en ont la charge, d'une aide adaptée à l'état de l'enfant et à la situation de ses parents ou de ceux à qui il est confié.
3. Eu égard aux besoins particuliers des enfants handicapés, l'aide fournie conformément au paragraphe 2 est gratuite chaque fois qu'il est possible, compte tenu des ressources financières de leurs parents ou de ceux à qui l'enfant est confié, et elle est conçue de telle sorte que les enfants handicapés aient effectivement accès à l'éducation, à la formation, aux soins de santé, à la rééducation, à la préparation à l'emploi et aux activités récréatives, et bénéficient de ces services de façon propre à assurer une intégration sociale aussi complète que possible et leur épanouissement personnel, y compris dans le domaine culturel et spirituel.
4. Dans un esprit de coopération internationale, les États parties favorisent l'échange d'informations pertinentes dans le domaine des soins de santé préventifs et du traitement médical, psychologique et fonctionnel des enfants handicapés, y compris par la diffusion d'informations concernant les méthodes de rééducation et les services de formation professionnelle, ainsi que l'accès à ces données, en vue de permettre aux États parties d'améliorer leurs capacités et leurs compétences et d'élargir leur expérience dans ces domaines. À cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement.

Article 24
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit privé du droit d'avoir accès à ces services.
2. Les États parties s'efforcent d'assurer la réalisation intégrale du droit susmentionné et, en particulier, prennent des mesures appropriées pour:
a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants ;
b) Assurer à tous les enfants l'assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent étant mis sur le développement des soins de santé primaires ;
c) Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris dans le cadre des soins de santé primaires, grâce notamment à l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu naturel ;
d) Assurer aux mères des soins prénatals et postnatals appropriés ;
e) Faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein, l'hygiène et la salubrité de l'environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit cette information ;
f) Développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les services en matière de planification familiale.
3. Les États parties prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants.
4. Les États parties s'engagent à favoriser et à encourager la coopération internationale en vue d'assurer progressivement la pleine réalisation du droit reconnu dans le présent article. À cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement.

Article 25
Les États parties reconnaissent à l'enfant qui a été placé par les autorités compétentes pour recevoir des soins, une protection ou un traitement physique ou mental, le droit à un examen périodique dudit traitement et de toute autre circonstance relative à son placement.

Article 26
1. Les États parties reconnaissent à tout enfant le droit de bénéficier de la sécurité sociale, y compris les assurances sociales, et prennent les mesures nécessaires pour assurer la pleine réalisation de ce droit en conformité avec leur législation nationale.
2. Les prestations doivent, lorsqu'il y a lieu, être accordées compte tenu des ressources et de la situation de l'enfant et des personnes responsables de son entretien, ainsi que de toute autre considération applicable à la demande de prestation faite par l'enfant ou en son nom.

Article 27
1. Les États parties reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental. spirituel, moral et social.
2. C'est aux parents ou autres personnes ayant la charge de l'enfant qu'incombe au premier chef la responsabilité d'assurer, dans les limites de leurs possibilités et de leurs moyens financiers, les conditions de vie nécessaires au développement de l'enfant.
3. Les États parties adoptent les mesures appropriées, compte tenu des conditions nationales et dans la mesure de leurs moyens, pour aider les parents et autres personnes ayant la charge de l'enfant à mettre en œuvre ce droit et offrent, en cas de besoin, une assistance matérielle et des programmes d'appui, notamment en ce qui concerne l'alimentation, le vêtement et le logement.
4. Les États parties prennent toutes les mesures appropriées en vue d'assurer le recouvrement de la pension alimentaire de l'enfant auprès de ses parents ou des autres personnes ayant une responsabilité financière à son égard, que ce soit sur leur territoire ou à l'étranger. En particulier, pour tenir compte des cas où la personne qui a une responsabilité financière à l'égard de l'enfant vit dans un État autre que celui de l'enfant, les États parties favorisent l'adhésion à des accords internationaux ou la conclusion de tels accords ainsi que l'adoption de tous autres arrangements appropriés.
Article 28
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des chances:
a) Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous ;
b) Ils encouragent l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de besoin ;
c) Ils assurent à tous l'accès à l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés ;
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l'information et l'orientation scolaires et professionnelles ;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire.
2. Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d'une manière compatible avec la dignité de l'enfant en tant être humain et conformément à la présente Convention.
3. Les États parties favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l'éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l'ignorance et l'analphabétisme dans le monde et de faciliter l'accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseignement modernes. À cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement.

Article 29
1. Les États parties conviennent que l'éducation de l'enfant doit viser à :
a) Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et des ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ;
b) Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ;
c) Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne ;
d) Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d'origine autochtone ;
e) Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.
2. Aucune disposition du présent article ou de l'article 28 ne sera interprétée d'une manière qui porte atteinte à la liberté des personnes physiques ou morales de créer et de diriger des établissements d'enseignement, à condition que les principes énoncés au paragraphe 1 du présent article soient respectés et que l'éducation dispensée dans ces établissements soit conforme aux normes minimales que l'État aura prescrites.

Article 30
Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe.

Article 31
1. Les États parties reconnaissent à l'enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.
2. Les États parties respectent et favorisent le droit de l'enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique, et encouragent l'organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d'activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d'égalité.

Article 32
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social.
2. Les États parties prennent des mesures législatives. administratives, sociales et éducatives pour assurer l'application du présent article. À cette fin, et compte tenu des dispositions pertinentes des autres instruments internationaux, les États parties, en particulier:
a) Fixent un âge minimum ou des âges minimums d'admission à l'emploi ;
b) Prévoient une réglementation appropriée des horaires de travail et des conditions d'emploi ;
c) Prévoient des peines ou autres sanctions appropriées pour assurer l'application effective du présent article.

Article 33
Les États parties prennent toutes les mesures appropriées, y compris des mesures législatives, administratives, sociales et éducatives, pour protéger les enfants contre l'usage illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes, et pour empêcher que des enfants ne soient utilisés pour la production et le trafic illicites de ces substances.

Article 34
Les États parties s'engagent à protéger l'enfant contre toutes les formes d'exploitation sexuelle et de violence sexuelle. À cette fin, les États prennent en particulier toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher :
a) Que des enfants ne soient incités ou contraints à se livrer à une activité sexuelle illégale ;
b) Que des enfants ne soient exploités à des fins de prostitution ou autres pratiques sexuelles illégales ;
c) Que des enfants ne soient exploités aux fins de la production de spectacles ou de matériel de caractère pornographique.

Article 35
Les États parties prennent toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher l'enlèvement, la vente ou la traite d'enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce soit.

Article 36
Les États parties protègent l'enfant contre toutes autres formes d'exploitation préjudiciables à tout aspect de son bien-être.

Article 37
Les États parties veillent à ce que :
a) Nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: ni la peine capitale ni l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans ;
b) Nul enfant ne soit privé de liberté de façon illégale ou arbitraire: l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la loi, être qu'une mesure de dernier ressort et être d'une durée aussi brève que possible :
c) Tout enfant privé de liberté soit traité avec humanité et avec le respect dû à la dignité de la personne humaine, et d'une manière tenant compte des besoins des personnes de son âge: en particulier, tout enfant privé de liberté sera séparé des adultes, à moins que l'on n'estime préférable de ne pas le faire dans intérêt supérieur de l'enfant, et il a le droit de rester en contact avec sa famille par la correspondance et par des visites, sauf circonstances exceptionnelles ;
d) Les enfants privés de liberté aient le droit d'avoir rapidement accès à l'assistance juridique ou à toute assistance appropriée, ainsi que le droit de contester la légalité de leur privation de liberté devant un tribunal ou une autre autorité compétente, indépendante et impartiale, et à ce qu'une décision rapide soit prise en la matière.

Article 38
1. Les États parties s'engagent à respecter et à faire respecter les règles du droit humanitaire international qui leur sont applicables en cas de conflit armé et dont la protection s'étend aux enfants.
2. Les États parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour veiller à ce que les personnes n'ayant pas atteint âge de 15 ans ne participent pas directement aux hostilités.
3. Les États parties s'abstiennent d'enrôler dans leurs forces armées toute personne n'ayant pas atteint âge de 15 ans. Lorsqu'ils incorporent des personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans, les États parties s'efforcent d'enrôler en priorité les plus âgées.
4. Conformément à l'obligation qui leur incombe en vertu du droit humanitaire international de protéger la population civile en cas de conflit armé, les États parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour que les enfants qui sont touchés par un conflit armé bénéficient d'une protection et de soins.

Article 39
Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour faciliter la réadaptation physique et psychologique et la réinsertion sociale de tout enfant victime de toute forme de négligence, d'exploitation ou de sévices, de torture ou de toute autre forme de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou de conflit armé. Cette réadaptation et cette réinsertion se déroulent dans des conditions qui favorisent la santé, le respect de soi et la dignité de l'enfant.

Article 40
1. Les États parties reconnaissent à tout enfant suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi pénale le droit à un traitement qui soit de nature à favoriser son sens de la dignité et de la valeur personnelle, qui renforce son respect pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales d'autrui, et qui tienne compte de son âge ainsi que de la nécessité de faciliter sa réintégration dans la société et de lui faire assumer un rôle constructif au sein de celle-ci.
2. À cette fin. et compte tenu des dispositions pertinentes des instruments internationaux, les États parties veillent en particulier :
a) À ce qu'aucun enfant ne soit suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi pénale en raison d'actions ou d'omissions qui n'étaient pas interdites par le droit national ou international au moment où elles ont été commises ;
b) À ce que tout enfant suspecté ou accusé d'infraction à la loi pénale ait au moins le droit aux garanties suivantes:
I - à être présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie ;
II - à être informé dans le plus court délai et directement des accusations portées contre lui, ou, le cas échéant, par l'intermédiaire de ses parents ou représentants légaux, et à bénéficier d'une assistance juridique ou de toute autre assistance appropriée pour la préparation et la présentation de sa défense.
III - à ce que sa cause soit entendue sans retard par une autorité ou une instance judiciaire compétentes, indépendantes et impartiales, selon une procédure équitable aux termes de la loi, en présence de son conseil juridique ou autre et, à moins que cela ne soit jugé contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant en raison notamment de son âge ou de sa situation, en présence de ses parents ou représentants légaux ;
IV - à ne pas être contraint de témoigner ou de s'avouer coupable; à interroger ou faire interroger les témoins à charge, et à obtenir la comparution et l'interrogatoire des témoins à décharge dans des conditions d'égalité ;
V - s'il est reconnu avoir enfreint la loi pénale, à faire appel de cette décision et de toute mesure arrêtée en conséquence devant une autorité ou une instance judiciaire supérieure compétentes, indépendantes et impartiales, conformément à la loi ;
VI - à se faire assister gratuitement d'un interprète s'il ne comprend ou ne parle pas la langue utilisée ;
VII - à ce que sa vie privée soit pleinement respectée à tous les stades de la procédure.
3. Les États parties s'efforcent de promouvoir l'adoption de lois, de procédures, la mise en place d'autorités et d'institutions spécialement conçues pour les enfants suspectés, accusés ou convaincus d'infraction à la loi pénale, et en particulier :
a) D'établir un âge minimum au-dessous duquel les enfants seront présumés n'avoir pas la capacité d'enfreindre la loi pénale ;
b) De prendre des mesures, chaque fois que cela est possible et souhaitable, pour traiter ces enfants sans recourir à la procédure judiciaire, étant cependant entendu que les droits de l'homme et les garanties légales doivent être pleinement respectés.
4. Toute une gamme de dispositions, relatives notamment aux soins, à l'orientation et à la supervision, aux conseils, à la probation, au placement familial, aux programmes d'éducation générale et professionnelle et aux solutions autres qu'institutionnelles seront prévues en vue d'assurer aux enfants un traitement conforme à leur bien-être et proportionné à leur situation et à l'infraction.


Article 41
Aucune des dispositions de la présente Convention ne porte atteinte aux dispositions plus propices à la réalisation des droits de l'enfant qui peuvent figurer :
a) Dans la législation d'un État partie ;
b) Dans le droit international en vigueur pour cet État.
DEUXIÈME
PARTIE

Article 42
Les États parties s'engagent à faire largement connaître les principes et les dispositions de la présente Convention, par des moyens actifs et appropriés, aux adultes comme aux enfants.

Article 43
1. Aux fins d'examiner les progrès accomplis par les États parties dans l'exécution des obligations contractées par eux en vertu de la présente Convention, il est institué un Comité des droits de l'enfant qui s'acquitte des fonctions définies ci-après.
2. Le Comité se compose de 10 experts de haute moralité et possédant une compétence reconnue dans le domaine visé par la présente Convention. Ses membres sont élus par les États parties parmi leurs ressortissants et siègent à titre personnel, compte tenu de la nécessité d'assurer une répartition géographique équitable et eu égard aux principaux systèmes juridiques.
3. Les membres du Comité sont élus au scrutin secret sur une liste de personnes désignées par les États parties. Chaque État partie peut désigner un candidat parmi ses ressortissants.
4. La première élection aura lieu dans les six mois suivant la date d'entrée en vigueur de la présente Convention. Les élections auront lieu ensuite tous les deux ans. Quatre mois au moins avant la date de chaque élection, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies invitera par écrit les États parties à proposer leurs candidats dans un délai de deux mois. Le Secrétaire général dressera ensuite la liste alphabétique des candidats ainsi désignés, en indiquant les États parties qui les ont désignés, et la communiquera aux États parties à la présente Convention.
5. Les élections ont lieu lors des réunions des États parties, convoquées par le Secrétaire général au Siège de l'Organisation des Nations Unies. À ces réunions, pour lesquelles le quorum est constitué par les deux tiers des États parties, les candidats élus au Comité sont ceux qui obtiennent le plus grand nombre de voix et la majorité absolue des voix des États parties présents et votants.
6. Les membres du Comité sont élus pour quatre ans. Ils sont rééligibles si leur candidature est présentée à nouveau. Le mandat de cinq des membres élus lors de la première élection prend fin au bout de deux ans. Les noms de ces cinq membres seront tirés au sort par le président de la réunion immédiatement après la première élection.
7. En cas de décès ou de démission d'un membre du Comité, ou si, pour toute autre raison, un membre déclare ne plus pouvoir exercer ses fonctions au sein du Comité, l'État partie qui avait présenté sa candidature nomme un autre expert parmi ses ressortissants pour pourvoir le poste ainsi vacant jusqu'à l'expiration du mandat correspondant. sous réserve de l'approbation du Comité.
8. Le Comité adopte son règlement intérieur.
9. Le Comité élit son bureau pour une période de deux ans
10. Les réunions du Comité se tiennent normalement au Siège de l'Organisation des Nations Unies, ou en tout autre lieu approprié déterminé par le Comité. Le Comité se réunit normalement chaque année. La durée de ses sessions est déterminée et modifiée, si nécessaire, par une réunion des États parties à la présente Convention, sous réserve de l'approbation de l'Assemblée générale.
11. Le Secrétaire général de l'organisation des Nations Unies met à la disposition du Comité le personnel et les installations qui lui sont nécessaires pour s'acquitter efficacement des fonctions qui lui sont confiées en vertu de la présente Convention.
12. Les membres du Comité institué en vertu de la présente Convention reçoivent, avec l'approbation de l'Assemblée générale, des émoluments prélevés sur les ressources de l'Organisation des Nations Unies dans les conditions et selon les modalités fixées par l'Assemblée générale.

Article 44
1. Les États parties s'engagent à soumettre au Comité, par l'entremise du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, des rapports sur les mesures qu'ils auront adoptées pour donner effet aux droits reconnus dans la présente Convention et sur les progrès réalisés dans la jouissance de ces droits :
a) Dans les deux ans à compter de la date de l'entrée en vigueur de la présente Convention pour les États parties intéressés,
b) Par la suite, tous les cinq ans.
2. Les rapports établis en application du présent article doivent, le cas échéant, indiquer les facteurs et les difficultés empêchant les États parties de s'acquitter pleinement des obligations prévues dans la présente Convention. Ils doivent également contenir des renseignements suffisants pour donner au Comité une idée précise de l'application de la Convention dans le pays considéré.
3. Les États parties ayant présenté au Comité un rapport initial complet n'ont pas, dans les rapports qu'ils lui présentent ensuite conformément à l'alinéa b) du paragraphe 1, à répéter les renseignements de base antérieurement communiqués.
4. Le Comité peut demander aux États parties tous renseignements complémentaires relatifs à l'application de la Convention.
5. Le Comité soumet tous les deux ans à l'Assemblée générale, par l'entremise du Conseil économique et social, un rapport sur ses activités.

Article 45
Pour promouvoir l'application effective de la Convention et encourager la coopération internationale dans le domaine visé par la Convention :
a) Les institutions spécialisées, l'UNICEF et d'autres organes des Nations Unies ont le droit de se faire représenter lors de l'examen de l'application des dispositions de la présente Convention qui relèvent de leur mandat. Le Comité peut inviter les institutions spécialisées, l'UNICEF et tous autres organismes compétents qu'il jugera appropriés à donner des avis spécialisés sur l'application de la Convention dans les domaines qui relèvent de leur mandat respectif. Il peut inviter les institutions spécialisées, l'UNICEF et d'autres organes des Nations Unies à lui présenter des rapports sur l'application de la Convention dans les secteurs qui relèvent de leur domaine d'activité.
b) Le Comité transmet, s'il le juge nécessaire, aux institutions spécialisées, à l'UNICEF et aux autres organismes compétents tout rapport des États parties contenant une demande ou indiquant un besoin de conseils ou d'assistance techniques, accompagné, le cas échéant, des observations et suggestions du Comité touchant ladite demande ou indication.
c) Le Comité peut recommander à l'Assemblée générale de prier le Secrétaire général de procéder pour le Comité à des études sur des questions spécifiques touchant les droits de l'enfant.
d) Le Comité peut faire des suggestions et des recommandations d'ordre général fondées sur les renseignements reçus en application des articles 44 et 45 de la présente Convention. Ces suggestions et recommandations d'ordre général sont transmises à tout État partie intéressé et portées à l'attention de l'Assemblée Générale, accompagnées, le cas échéant, des observations des États parties.
TROISIÈME
PARTIE

Article 46
La présente Convention est ouverte à la signature de tous les États.

Article 47
La présente Convention est sujette à ratification. Les instruments de ratification seront déposés.

Article 48
La présente Convention restera ouverte à l'adhésion de tout État. Les instruments d'adhésion seront déposés auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.

Article 49
1. La présente Convention entrera en vigueur le trentième jour qui suivra la date du dépôt auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies du vingtième instrument de ratification ou d'adhésion.
2. Pour chacun des États qui ratifieront la présente Convention ou y adhéreront par le dépôt du vingtième instrument de ratification ou d'adhésion, la Convention entrera en vigueur le trentième jour qui suivra le dépôt par cet État de son instrument de ratification ou d'adhésion.

Article 50
1. Tout État partie peut proposer un amendement et en déposer le texte auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies. Le secrétaire général communique alors la proposition d'amendement aux États parties, en leur demandant de lui faire savoir s'ils sont favorables à la convocation d'une conférence des États parties en vue de l'examen de la proposition et de sa mise aux voix. Si, dans les quatre mois qui suivent la date de cette communication, un tiers au moins des États parties se prononcent en faveur de la convocation d'une telle conférence, le Secrétaire général convoque la conférence sous les auspices de l'Organisation des Nations Unies. Tout amendement adopté par la majorité des États parties présents et votants à la conférence est soumis pour approbation à l'Assemblée générale des Nations Unies.
2. Tout amendement adopté conformément aux dispositions du paragraphe 1 du présent article entre en vigueur lorsqu'il a été approuvé par l'Assemblée générale des nations Unies et accepté par une majorité des deux tiers des États parties.
3. Lorsqu'un amendement entre en vigueur, il a force obligatoire pour les États parties qui l'ont accepté, les autres États parties demeurant liés par les dispositions de la présente Convention et par tous amendements antérieurs acceptés par eux.

Article 51
1. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies recevra et communiquera à tous les États le texte des réserves qui auront été faites par les États au moment de la ratification ou de l'adhésion.
2. Aucune réserve incompatible avec l'objet et le but de la présente Convention n'est autorisée.
3. Les réserves peuvent être retirées à tout moment par notification adressée au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, lequel en informe tous les États parties à la Convention. La notification prend effet à la date à laquelle elle est reçue par le Secrétaire général.

Article 52
Tout État partie peut dénoncer la présente Convention par notification écrite adressée au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies. La dénonciation prend effet un an après la date à laquelle la notification a été reçue par le Secrétaire général.

Article 53
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies est désigné comme dépositaire de la présente Convention.

Article 54
L'original de la présente Convention, dont les textes anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe font également foi, sera déposé auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
En foi de quoi les plénipotentiaires soussignés, dûment habilités par leurs gouvernements respectifs, ont signé la présente Convention.
ANNEXE
Déclaration et réserve de la République Française
1 - Le Gouvernement de la République déclare que la présente Convention, notamment l'article 6, ne saurait être interprétée comme faisant obstacle à l'application des dispositions de la législation française relative à l'interruption volontaire de grossesse.
2 - Le Gouvernement de la République déclare, compte tenu de l'article 2 de la Constitution de la République Française, que l'article 30 n'a pas lieu de s'appliquer en ce qui concerne la République.
3 - Le Gouvernement de la République Française interprète l'article 40, paragraphe 2, b, v, comme posant un principe général auquel la loi peut apporter des exceptions limitées. Il en est ainsi, notamment, pour certaines infractions relevant en premier et dernier ressort du tribunal de police ainsi que pour les infractions de nature criminelle. Au demeurant, les décisions rendues en dernier ressort peuvent faire l'objet d'un recours devant la cour de cassation qui statue sur la légalité de la décision intervenue.

vendredi 19 novembre 2010

Personne n’y échappe



Aujourd’hui nous avons dû nous rendre auprès du Centre des impôts pour plusieurs de nos adhérents qui avaient reçu la Taxe d’Habitation, tous RMIstes qui sont, de par la nouvelle réglementation devenus titulaires du R.S.A.

Par le passé ces personnes là étaient, de part leur condition de RMIstes, exonérées de la Taxe d’Habitation.

Surprise, notre interlocuteur nous annonce : « mais messieurs, cet avantage est tombé lors de la mise en place du R.S.A », alors que le R.M.I et le R.S.A. sont égales en prestation.

Après plusieurs demande d’explications, la personne nous indique qu’il est possible de faire une demande d’exonération en recours gracieux mais que cela dépendait du bon vouloir du contrôleur des impôts mais que rien n’est acquis d’avance.

Le piège de Monsieur SARKOZY se referme petit à petit sur les plus nécessiteux pendant qu’il veut supprimer l’impôt sur la fortune, etc.

En France on arrive au paradoxe que les 200 familles du XIXème siècle les plus riches sont maintenant 50 et le reste de la France plonge tous les jours dans une misère de plus en plus noire.

Pendant ce temps là notre « commis » voyageur se paie des avions à 280 millions d’euros pour ses voyages d’agrément.

DOSTA à cette politique toujours plus anti sociale qui fait des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres et plus nombreux.

jeudi 18 novembre 2010

Le flamenco au patrimoine mondial de l'Humanité !



Le flamenco vient d'être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, au titre des biens culturels immatériels. Un événement ? Si peu. À vrai dire, cette démarche de mise à l'honneur de l'art flamenco est déjà ancienne ; la Junta de Andalucia travaille sur le dossier d’inscription du flamenco au patrimoine mondial depuis des décennies. C'est la jeune ministre de l'égalité du précédent gouvernement Zapatero, l'Andalouse Bibiana Aido, qui s'était employée avec d'autres à cette tâche d'ambassadeur du flamenco depuis de longues années déjà.

Les innombrables festivals qu'organise ou que soutiennent les collectivités locales espagnoles ont aidé à la renaissance de cet art. Des plus prestigieux aux plus modestes, ces festivals ont enclenché une véritable industrie culturelle qui se décline en disques, CD, publications, spécialisées, guides touristiques… Par ailleurs, les établissements touristiques et les restaurants font un usage immodéré, et souvent abâtardi, de cet art. On a souvent l’occasion de conspuer ce « flamenco pour touristes », mais il permet à des jeunes artistes de vivre et à des visiteurs d’entrer dans ce monde complexe, relativement fermé, de l’art vivant du flamenco contemporain. Sait-on que, dans les rendez-vous musicaux de 2010 où s'affrontent les meilleurs bailaores, cantaores et guitaristes du monde, les candidats sont originaires de neuf nationalités différentes ? Le flamenco est réellement un art à la fois local et universel, qui se transmet « pur » (jondo) mais supporte aussi très bien tous les métissages, les influences du tango et les rythmes de jazz, les couleurs de la musique cubaine ou qui se savoure dans l'ambiance intime des berceuses (nanas)…

Sans vouloir passer du coq à l'âne, cette reconnaissance internationale sera probablement vue à l'étranger comme « une réponse du berger à la bergère » à la démarche de stigmatisation du peuple Rom menée par le gouvernement français à l'été et à l'automne dernier. Et pourtant, nous avons eu aussi de grands musiciens gitans. Mais il faut bien avouer que la démarche de valorisation de la musique, de la culture, de la créativité des Gitans est bien davantage développée chez nos voisins, au premier titre sans doute en Espagne, où l'intégration est une réalité, même si le tableau de la réalité socio-économique de cette communauté n'est pas idéal.
Une pensée donc ce soir pour les très très grands, Chocolate, Camaron de la Isla bien sûr, pour les anciens artistes confirmés, Paco de Lucia ou (mon idole) Inès Bacan, et pour les jeunes qui chantent ou dansent... là-bas, mais aussi à Paris.

Un coup de chapeau au passage pour le travail des associations et mes salutations amicales à l'infatigable association « Flamenco en France », rue des Vignolles, à Paris.

par nacima baron, Nacima BARON-YELLES, Universitaire
17.11.10 Journal LE MONDE

mercredi 17 novembre 2010

Finn nous a écrit

Nous connaissons Finn, un ami Irlandais, que par le téléphone et Internet. Il a souhaité apporter son aide à notre commnauté qu'il affectionne particulièrement et vous pourrez lire ci-dessous son bonheur





J'espère que ces quelques mots vous trouvent en pleine forme et baignée dans la beauté de l'automne! Quelle joie de voir les arbres qui nous parlent a travers les jours en rougissant de tous qu'ils ont vu durant l'année....
Je voulais écrire pendant les vacances mais comme d'habitude je passe ma journée a faire du vent et m'aveugler dans la poussière.
Le travail d’alphabétisation avec les jeunes Catalans avance et j'en suis heureux. Heureux de leur esprit entier, de leur spontanéité et de leur amour. Je serai menteur si je ne disais pas que quelquefois le travail est très dur.

Mes premiers sentiments étaient d'essayer de leur faire comprendre que lire et écrire leur permet une liberté d'expression dans une société dirige par des gens qui, pour le plupart, ne veulent pas les comprendre ou connaître. Je leur disait, vous devriez apprendre a lire et écrire parce que votre peuple a besoin d'avocats, docteurs, professeurs.

De temps en temps après une matinée de chaos, je montais le ton de ma voix et leur disait qu'ils avaient, même, une responsabilité!!!

Certains me regardaient avec colère. D'autre s'en foutaient. Et puis, une fois ma crise passe, ils m'accordaient cette attention vraiment sincère qui émane de leur esprit.

(Je ne sais pas si je suis clair et vous demande de m'en excuser si mes paroles semblent décousues.)

En tout cas, je me suis dit pendant les vacances...juste, apprends ce que tu dois apprendre et sois plus patient. Les injustices ne vont pas disparaître immédiatement et ce n'est peut être pas aux jeunes de poser ce fardeau sur leurs épaules.

Madame Labbe, ces enfants, ce sont d'une tendresse et amour qui est juste magnifique.

Fabrice, le professeur, est d'une sagesse et est hautement respecte par les parents qui pour une partie vivent dans une souffrance économique terrible. (Le camp ou ils vivent pour la grande partie est, semble t il, en dehors de la communauté locale. Cette souffrance tient violence, alcool, drogues et surtout misère.)
Et donc, les jeunes trouvent une certaine fierté dans l'utilisation de la violence. Ce n'est pas uniquement parmi les jeunes gitans mais elle est accentue chez eux.

Mais parmi les gadjé il y a presque autant mais ce n'est moins ludique.
J'entame petit à petit une démarche théâtrale; ils ont un talent naturel pour l'expression!!

Nous allons essayer de mettre en marche un 'blog' qui sera super pour afficher leur art....

J'ai pour l'instant un peu du mal avec le Catalan Gitan qu'ils utilisent entre eux....j'ai appris...'Mambach' (je pense que ce n'est pas comme ça que l'on écrit mais maintenant lorsque je m'en vais je dis...Mambach!)

Est ce qu'il y a des dictionnaires écrits en langue Gitan Catalan?

Déjà je vais me procurer un dictionnaire Catalan; ça aiderait beaucoup. Ensuite nous pouvons travailler en Catalan, Français, Anglais, Gitan, Espagnol...ils ont une facilite pour les langues.

Le travail se fait lentement mais est très enrichissant.

Bien a vous, en espérant que le soleil brille

Finn

Courriel que nous venons d'envoyer à l'Elysée




Monsieur le Président de la République,

Nous avons l’honneur, par ce courriel, de revenir vers vous sur le problème de la reconnaissance du Samudaripen (meurtre collectif total) concernant nos populations pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Vous avez reconnu que l’Etat français de l’époque était fortement impliqué dans cette ignominie. Deux propositions de Loi en ce sens dorment dans les niches l’une de l’Assemblée Nationale et l’autre au Sénat.

Nous étions persuadés, suite à notre entrevue du 27 octobre 2007 qu’une porte s’était entrouverte nous permettant d’espérer qu’avant la fin de votre quinquennat au moins une date de commémoration propre à nos populations soit arrêtée et que la loi sur la reconnaissance du génocide soit votée.

Il est vrai qu’au mois de Juillet lors des cérémonies de commémoration des crimes racistes et anti sémites commises sous l’autorité de l’Etat Français et hommage aux Justes de France nous sommes conviés mais rien de propre à notre ethnie.

Alors qu’il est certain qu’il puisse y avoir eu des Justes ayant sauvé des Rrom mais ne peuvent avoir le titre de Juste que ceux que le Yad Vashem a avalisé, donc là aussi rien pour nos communautés.

Monsieur le Président de la République, nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous lire mais souhaiterions vivement pour 2011 que cette date de commémoration soit arrêtée afin de perpétuer, comme il se doit, le devoir de mémoire pour les générations présentes et futures. Ce serait un début prometteur qui permettrait que soit abordé dans les programmes scolaires ce massacre représentant 42,8% de la population Rrom recensée en Europe à cette époque. En l’attente que soit votée la loi avec son décret d’application.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à notre plus profond respect.

Mme LABBE Véronique
Présidente association NOTRE ROUTE –Amaro Drom-



Merci de votre message,
Celui-ci a bien été envoyé à la Présidence de la République.



Présidence de la République,
Le 17 novembre 2010

mardi 16 novembre 2010

Et si on en parlait à l'Ecole ?

Courrier que nous venons d'expédier à Monsieur le Ministre de l'Education Nationale : nouveau gouvernement, nouvelle décision



SALIERS la vitrine de Vichy



Un camp tzigane où il ferait bon vivre



Quelle a été la politique de Vichy à l’égard des tsiganes ?
Pour la zone libre, le décret du 6 avril 1940 assigne donc à résidence les porteurs du carnet anthropométrique. L’assignation est considérée comme plus économique que l’internement dans un camp.

Cependant, à l’automne 1940, les tziganes originaires d’Alsace-Lorraine sont internés dans des camps de concentration, à Argelès-sur-Mer et au Barcarès (Pyrénées-Orientales), camps créés à l’origine pour accueillir les réfugiés espagnols, les juifs et les " étrangers ressortissants de pays ennemis ". Le premier est dissous à la fin de 1941, le deuxième en juillet 1942, leurs occupants catalogués nomades ont alors été transférés à Rivesaltes (ouvert en 1938, fermé à son tour en novembre 1942).
La création de ces camps est l’application de la logique d’exclusion du régime de Vichy ; cette exclusion -sans pression allemande- concernent les étrangers, les juifs, les communistes, les francs-maçons que l’on retrouve dans la propagande vichyste, alors que les tsiganes, visés par les mêmes décrets d’exclusion, ne sont pas cités dans les textes de propagande.
Les recherches des historiens permettent d’indiquer que près de trois mille tsiganes ont été internés dans l’ensemble de la France entre 1940 et 1946 ; plus de trois-cents ont été raflés dans Nord-Pas-de-Calais et déportés à Auschwitz.
Aucun camp pour nomades néanmoins n’est créé en zone sud avant 1942. Le 25 mars 1942, se tient une conférence interministérielle qui réunit les représentants du ministère de l’Intérieur et du Commissariat à la lutte contre le chômage, elle décide la création du camp de Saliers où doivent être regroupés les nomades.

Qu’est-ce que le camp de Saliers ?

Il s’agit du seul camp d’internement réservé aux nomades créé par le gouvernement de Vichy, il est situé en zone libre, dans les Bouches-du-Rhône sur la commune d’Arles. Il s’agit bien d’un exemple unique, qui s’inscrit d’une part dans la logique de sédentarisation de la France à l’égard des nomades, mais aussi dans la logique d’enfermement de ce régime. Elément original, ce camp a été voulu par les autorités comme un instrument de propagande pour faire pièce aux nombreuses critiques qui s’élèvent à l’étranger contre la politique d’internement de Vichy (notamment en Suisse et aux Etats-Unis à partir de 1941-1942).
LE site en plein cœur de la Camargue est choisi en fonction de plusieurs raisons :
on attribue l’origine des gitans à la Camargue (confusion avec les rassemblements des Saintes-Maries-de-la-Mer) le domaine de Saint-Césaire est isolé et distant d’une dizaine de kilomètres de la ville d’Arles (pour éviter les récriminations du voisinage) C’est le Service social des étrangers (S.S.E.) qui prend en charge l’installation du camp, le colonel de Pelet est placé à la tête du camp. Il est intéressant de noter que les acteurs à l’origine du camp sont en partie liés à la Résistance. Le terrain sur lequel est implanté le camp est d’abord loué, puis réquisitionné par le Ministère de l’Intérieur.

L’architecte des Monuments historiques est chargé du projet car Saliers étant situé en Camargue, se trouve donc dans un site naturel classé. Aussi, l’esthétique est particulièrement soignée, cela d’autant plus que l’on se situe dans une logique de propagande.
Le projet est mal géré, les entrepreneurs qui commencent les travaux ne sont pas payés (et donc ne terminent pas), l’adduction d’eau potable n’est pas réalisée, l’électricité n’est pas installée...

Un premier groupe de nomades en provenance du camp de Rivesaltes est chargé des travaux dans l’été 1942 ; mal surveillés, vingt-et-un d’entre eux s’échappent.
A la fin de novembre 1942, un groupe de trois-cents nomades arrive. L’inachèvement des travaux est tel que les nomades doivent s’entasser dans les vingt-quatre cabanes terminées : ainsi on trouve plus de vingt personnes parfois dans des lieux prévus pour dix personnes.

Si près de six-cents personnes sont passées dans le camp (avec un roulement de deux-cents à trois-cents), le nombre total d’internés montre qu’il s’agit d’un phénomène quelque peu marginal par rapport au nombre total de nomades estimé sur le territoire français.

Absence de surveillance réelle, absence d’électricité, fermeture incomplète du camp expliquent le grand nombre d’évasions. Aussi, en janvier 1943, le camp est repris en main par le Ministère de l’Intérieur. Le camp devient alors un centre de séjour surveillé. Certains détenus sont alors libérés pour décongestionner le camp, en août 1943, il ne reste plus que cent-quarante-cinq internés.
Le sort des enfants est particulièrement difficile ; dès janvier 1943, les autorités du camp estiment le placement à l’extérieur nécessaire. Le fait que les familles tsiganes aient de nombreux enfants complique ce placement. Plusieurs solutions ont été utilisées :

l’adoption
le placement à l’Assistance publique d’Arles et Marseille pour les enfants abandonnés ou en bas âge
le placement dans les œuvres religieuses (Bon-Pasteur, Saint-Vincent-de-Paul à Marseille) l’hébergement chez un parent non interné Les archives conservent la trace de soixante et un enfants placés ; il ne semble pas que les parents aient toujours été consentants. Il reste néanmoins encore une centaine d’enfants internés avec leurs parents jusqu’en 1944, et les enfants représentent 30 à 40% des effectifs du camp.

Le placement des enfants s’inscrit dans un double logique :
d’une part, une logique humanitaire, permettre aux enfants d’échapper aux conditions sanitaires déplorables du camp, d’autre part, une logique de normalisation sociale, éloigner les enfants du milieu familial pour les socialiser selon les normes en vigueur, les transformer définitivement ainsi en sédentaires.

Comment vit-on à Saliers ?

Le site, choisi pour son éloignement des habitations et la proximité des voies de communications n’est pas le plus propre à recevoir un camp. La température estivale élevée, la présence constante du mistral ne facilitent pas la vie quotidienne, les constructions sont inachevées, le chauffage n’est pas prévu, l’électricité n’a jamais été installée, les parasites pullulent et la présence constante des moustiques est difficilement supportable.

Arrêtés sans avoir eu le droit d’emporter leurs affaires, les nomades n’ont pas de vêtements de rechange et leur linge est rapidement réduit à l’état de loques. Des vêtements ont été fournis par la Croix-Rouge et le Secours national pour pallier le dénuement des internés. Mais le chef du camp met en vente les vêtements pour " responsabiliser " (sic) les nomades.

Si les conditions d’hébergement sont lamentables, le ravitaillement n’est pas meilleur, et les pénuries étaient nombreuses. L’alimentation type était composée de tomates, courgettes et choux. Sans apport extérieur, la sous-alimentation est réelle. En décembre 1943, le camp passe au régime alimentaire en vigueur dans les prisons, ce qui permet une amélioration de la ration de base des internés (pain, pommes de terre, viande, matière grasse, sucre, pâtes).

Les rapports du médecin régional qui visite régulièrement le camp met en évidence l’amaigrissement des internés, mais souligne le faible nombre de malades qu’il met sur le compte d’une résistance exceptionnelle de ce type de population.
Une infirmerie est présente dans le camp, elle ne dispose même pas d’eau ! Autant dire que l’assistance médicale est limitée... Les malades les plus sérieux sont évacués sur l’hôpital d’Arles. Vingt-six décès ont été enregistrés au total.

Dans le projet de départ, les détenus sont censés travailler dans le camp, d’une part pour les amener à la sédentarisation, d’autre part pour leur permettre de financer eux-mêmes le camp grâce aux bénéfices réalisés sur les ventes de leurs productions. Autant dire que cela est resté du domaine de l’utopie ! Pour les activités prévues au départ, la construction du camp, la vannerie et les travaux des champs, le bilan est maigre.

Les enfants qui restent dans le camp ne sont pas scolarisés et restent livrés à eux-mêmes ; il n’a jamais été possible de faire venir un instituteur dans le camp (refus de l’Inspection académique pour locaux insuffisants, puis départ de l’instituteur désigné pour le S.T.O....).

Les conditions d’hébergement étaient également fort médiocres pour le personnel, qui ne se caractérise guère par sa compétence. Les rappels à l’ordre disciplinaires sont fréquents de la part du chef de camp. Aussi, les tentatives d’évasions sont multiples, elles concernent au moins cent-soixante-quatre personnes !
Ainsi, c’est la description de la vie quotidienne qui permet de mieux percevoir l’abandon des populations internées. Cet abandon est d’autant plus grave que les nomades ne bénéficient pas du soutien et de l’aide des associations caritatives qui interviennent dans les autres camps, les populations tsiganes sont là aussi marginalisées. C’est probablement grâce à la force des liens familiaux que ces internés ont pu survivre dans ces conditions déplorables.
Comment se termine l’existence du camp de Saliers ?
Le bilan du camp est un échec avéré, aussi le sous-préfet d’Arles demande sa fermeture dès juillet 1944.

Cependant, le 17 août 1944, le camp est attaqué par l’aviation anglo-américaine ; cela s’explique peut-être par la présence des troupes allemandes qui venaient quelquefois manœuvrer à l’intérieur du camp. La panique générale qui s’ensuit permet à la plus grande partie des internés de s’enfuir, peut être encouragés en cela par le chef du camp Albert Robini.

Le camp étant déserté, il ne reste plus qu’à l’autorité compétente d’en prendre acte et de dissoudre officiellement le camp de Saliers le 15 octobre 1944.
Conçu au départ comme une vitrine du régime de Vichy, le camp de Saliers a donné l’image d’une population abandonnée. Si cela est bien l’échec de la politique d’internement de Vichy, cela ne met pas en cause la politique française à l’égard des tsiganes, puisque les autorités de la Libération ont maintenu dans les autres camps la présence des tsiganes jusqu’en 1946. Internés sans raison, ayant perdu tous leurs biens lors de leurs arrestation, beaucoup d’entre eux ont été contraints à la sédentarisation. Ainsi, dans la continuité de la politique répressive française à l’égard des tsiganes, le régime de Vichy a été un facteur d’accélération de la sédentarisation de ces populations.

Si les populations internées ont gardées vivante la mémoire du camp, le site n’a pas gardé la trace du camp lui-même, et aujourd’hui il ne reste plus qu’un champ à regarder pour celui qui aurait éventuellement été attiré par la mention ancien camp de bohémiens sur quelque carte routière.


Cela s’est passé le 2 FEVRIER 2006, sous un mistral glacial que nous inaugurions cette stèle.

Ce jour là Emmanuel Migeot et Cédric Condom de Kilaohm Productions étaient présents. Ils ont réalisé un film documentaire sur ce camp intitulé : « un camp tzigane où il ferait bon vivre…. » avec la participation de Toute l’Histoire, du Centre National de la Cinématographie ….. avec les témoignages des personnes ayant été internées dans ce camp.

samedi 13 novembre 2010

Toujours et encore




La SNCF fait acte de repentance
Pour préserver ses chances d'obtenir des contrats aux États-Unis, la SNCF a exprimé pour la première fois ses regrets pour son rôle dans la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.


La Shoa a été reconnu et les Justes qui ont sauvé des Juifs sont honorés : tout cela est parfait et normal.

Aujourd’hui la SNCF fait acte de contrition pour avoir transporter les Juifs pendant la seconde guerre mondiale.

STOP pas un petit mot concernant les « tziganes » car dans ces trains il y avait des Juifs, Tziganes, homosexuels, communistes etc.

C’est une question d’ARGENT, est-ce que les génocides se monnaient, apparemment oui. Il est vrai que nous ne possédons, nous Rrom aucun fortune, aucune terre et donc n’achèterons pas de TGV.

Mais un peu de pudeur, la reconnaissance de notre génocide n’existe pas et de ce fait nous ne pouvons honorer nos disparus comme il se doit.

En tant que Présidente de l’association NOTRE ROUTE j’élève une vive protestation contre la continuité de la ségrégation. J’exige que la SNCF reconnaisse qu’elle a également transporté des « tziganes » dans ses wagons à bestiaux et pour preuve mon père, âgé de 19 ans, employé de la SNCF suite à une dénonciation, et il n’était pas le seul, a été déporté et l’a été en tant que « tzigane » et il n’a et nous n’avons jamais reçu d’excuses ou autres.


EST-CE QU'IL Y A UNE JUSTICE ?

jeudi 11 novembre 2010

Gardons intacts les devoirs de mémoire

En ce jour de commémoration du 11 novembre revient la question : « y a-t-il trop de commémorations ? »

Que signifie cette réflexion ? On veut oublier tous ce que nos anciens ont subis lors des conflits ? On veut les oublier à jamais ?

Cela est inadmissible et chaque date a son importance, il est vrai qu’il n’y a plus de survivants de cette commémoration mais justement en les honorant nous continuons à les faire vivre dans les mémoires.

D’ailleurs c’est pour cela que notre association souhaite la reconnaissance du génocide de notre peuple lors de la seconde guerre mondiale pour qu’ils ne soient pas morts pour rien.

Comme il est facile de jouer la carte de l’oubli mais surtout ne pas omettre que le rappel des faits permet de ne pas refaire les erreurs du passé.

Et justement c’est ce qui se passe actuellement en Europe avec nos populations car les livres d’histoire ne relatent pas les horreurs, à l’encontre de nos familles depuis des siècles.

Les Rrom sont appelés à participer une fois dans l’année au mois de juillet lors pour la commémoration des crimes racistes et anti sémites commises sous l’autorité de l’Etat français de l’époque, bien mais cela permet d’englober notre génocide dans une généralité afin de ne pas le reconnaître.





Gardons nos commémorations car c’est un devoir de mémoire.