samedi 22 octobre 2011

Tsiganes – Le chant des Roma…..- (5)



-5- Le début des tourments

De nombreuses municipalités et le gouvernement de plusieurs pays se mettent à interdire leur entrée aux Tsiganes. Des lois sont passées en Suisse, et ils sont expulsés de Milan. En Espagne, alors que quatre Gitans accompagnent Christophe Colomb dans sa troisième expédition vers le Nouveau Monde, les Tsiganes se voient imposer de trouver un travail, prendre un maître, et cesser de voyager avec leurs semblables. Le non respect de cette réglementation sera puni de cent coups de fouet et d’expulsion. Ce cruel climat n’empêche pas que commence à se faire sentir l’influence gitane sur les chants et danses du flamenco andalou.

Cherchant de nouveaux refuges, ils se déplacent en nombre vers la Grande-Bretagne, la Norvège et la Finlande, mais le long calvaire ne fait que débuter. Les accusant de sorcellerie, d’enlèvements d’enfants et de banditisme, le Reichstag d’Augsburg les déclare traîtres à la Chrétienté. La France les interdit de séjour sous peine de pendaison. La Suède les expulse pour espionnage. La Hollande ne veut plus d’eux. Felipe III d’Espagne les bannit, interdisant les vêtements, les noms et le langage gitans sous peine de mort.

Des lois sont passées au Danemark, en Ecosse, en Lithuanie, en Hongrie. Le Portugal entreprend de les déporter vers les colonies. En Angleterre, Edward VI décide qu’ils seront marqués d’un V sur la poitrine et mis aux travaux forcés pour deux ans. A Berne, un décret donne à tout un chacun le droit des les « tuer ou éliminer par bastonnade ». Le pape Pie V ordonne leur expulsion des domaines de l’Eglise catholique romaine. Karl VI décide leur extermination dans tout l’empire Austro-Hongrois.

A Prague, Joseph 1er édicte que tous les hommes seront pendus sans procès, les enfants et les femmes mutilés. En Bohême, on leur coupe l’oreille gauche, en Moravie la droite, en Espagne les deux. A Aix-la-Chapelle, où ils doivent être exécutés aussitôt capturés, ceux qui ne résistent pas auront « pas plus d’une demi-heure pour s’agenouiller, s’ils le souhaitent, pour prier le Dieu tout-puissant de leur pardonner leurs péchés et se préparer à mourir ». les choses ne vont pas forcément s’arranger par la suite. Aux 18è siècle, tandis que les musiciens Tsiganes ont été réquisitionnés pour accompagner les sergents recruteurs qui tentent d’enrôler des jeunes gens dans l’armée destinée à entretenir les guerres des Habsbourg, d’effrayants évènements se préparent en Espagne.

En 1743, l’évêque d’Oviedo, Président du Conseil, ordonne la rafle de tous les Tsiganes du royaume. C’est l’année du « grand encerclement ». Des mois durant, les hommes sont sommairement exécutés ou envoyés aux galères, et les femmes sont placées au service « d’honnêtes gens » ou en usine tout en étant « éduquées dans la doctrine chrétienne et la sainte peur de Dieu ».

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