lundi 19 juillet 2010

Commémoration des crimes racistes 18 juillet 2010






Message d’Hubert Falco, secrétaire d’Etat
à la défense et aux anciens combattants :

- "Aujourd’hui, la Nation s’incline avec un infini respect et une profonde douleur devant la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français. Elle rend également l’hommage qu’ils méritent aux « Justes de France ».
Il y a soixante dix ans, l’Etat Français s’engageait dans la voie de la collaboration et prenait part à l’arrestation puis à la déportation de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.
Ce fut le temps de la honte. Ce fut le temps du renoncement. Ce fut le temps du reniement.
Au service de l’Allemagne nazie, des Français trahirent les idéaux qui avaient fait la France, qui en constituent son génie et sa marque singulière devant l’Histoire.
Des lois scélérates furent édictées, niant les fondements mêmes de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. L’impensable advint. On pourchassa les juifs parce qu’ils étaient juifs.
On interna les tsiganes parce qu’ils étaient tsiganes. On traita les tirailleurs sénégalais comme des sous-hommes. Des Français livrèrent aux nazis d’autres Français, parce qu’ils étaient résistants, opposants politiques, homosexuels.
Près de 75 000 juifs de France furent arrêtés et déportés vers les camps de la mort entre 1941 et 1944. Seuls 2500 en revinrent.
Nous nous souvenons aujourd’hui de la mémoire de chacune des victimes. Nous nous souvenons des circonstances inhumaines dans lesquelles elles furent arrachées à leur foyer, à leur quartier, à un pays qu’elles aimaient plus que tout.
Nous nous souvenons de la Rafle du Vel d’Hiv. Les 16 et 17 juillet 1942, à Paris, près de 13 000 hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés par l’occupant aidé de Français, puis enfermés au Vélodrome d’Hiver dans des conditions ignobles, avant d’être acheminés vers d’autres camps d’internement et de partir pour Auschwitz et leur mort planifiée.
Ce fut la rafle la plus importante par le nombre de ses victimes. Elle demeure, dans notre mémoire collective, 2comme le symbole le plus criant, la marque indélébile de la politique de collaboration antisémite qui lia l’Etat français au IIIème Reich.
Il est temps qu’aujourd’hui prenne également place dans notre mémoire nationale le drame des Tsiganes. Ils furent pourchassés par le régime de la collaboration, enfermés dans des camps d’internement disséminés sur le territoire français et privés d’une liberté qui, pourtant, constituent la vie-même des gens du voyage.
Pourtant, à ces heures terribles, malgré la machine implacable de l’idéologie raciste et antisémite et face à l’occupant, d’autre Français choisirent la voie de l’honneur et de la dignité.
Dans l’ombre, ils apportèrent un soutien vital aux juifs persécutés. Ils les cachèrent, les aidèrent à fuir, firent ce qu’ils purent pour sauver des innocents de la main du bourreau.
Tout comme les Résistants surent garder vivant la flamme du pays de la liberté, les Justes de France rendirent son honneur et sa conscience au pays des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, nous nous souvenons de toutes les victimes des persécutions de l’Etat français, et de chacune d’entre elles.
Nous nous souvenons des Justes de France qui croisèrent leur chemin et leur tendirent une main fragile, mais secourable et généreuse.
Notre souvenir n’est pas uniquement tourné vers le passé et l’histoire douloureuse de cette époque-là.
Aux frontons des nos mairies et de nos édifices publics, trois mots simples sont gravés : « Liberté, égalité, fraternité ». Aucun de ces trois mots ne tient ni ne vaut l’un sans les autres. A nous aujourd’hui de les faire vivre. C’est ainsi que nous rendons le mieux hommage aux victimes et que nous pourrons nous montrer dignes des Justes de France.
Notre mémoire est une mémoire vivante. Une mémoire engagée. Une mémoire en action.
Vive la République, vive la France !"



Message de notre association :

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs et Messieurs Dames les Officiels,
En cette année 2010 nous sommes conviés à nouveau à commémorer nos morts, ceux qui ont péri dans les camps de l’Allemagne nazi et ceux qui l’ont été sous la responsabilité de l’Etat français de l’époque.
Pour preuve, c’est en 1940 que le gouvernement a instauré le décret-loi interdisant la circulation des nomades sur le territoire français et cela durant toute la durée de la guerre. De son application a résulté des internements et déportations en masse de nos populations. Les nazis considéraient les Rrom comme « racialement inférieur », et le destin de ceux ci fût, en de nombreux points, parallèle à celui des juifs. Les Rrom subirent l’internement, le travail forcé et beaucoup furent assassinés. Ils étaient aussi soumis à la déportation dans les camps d’extermination.
Les « Unités Mobiles d’Extermination » assassinèrent des dizaines de milliers de Rrom dans les territoires de l’Est occupés par les Allemands. Sans compter ceux qui périrent dans les camps d’extermination d’Auschwitz, Chelmo, Belzec, Sobibor et Tréblinka etc.
Ces évènements seraient-ils devenus absents de la mémoire collective ? Devenant ainsi une mémoire sélective ! Pourtant ces évènements ont eu comme effet l’assassinat d’ au moins 750 000 des nôtres et ce génocide n’est, à ce jour, toujours pas reconnu.
Un Député de la République Française et un Sénateur, après en avoir longuement discuté avec l’association ont déposé chacun, dans leur assemblée une proposition de loi tendant à la reconnaissance du Samudaripen.
Ces propositions dorment chacune dans une niche de ces assemblées pour l’Assemblée Nationale sous le n°3714 en date du 15 février 2007, pour le Sénat sous le n° 337 en date du 15 mai 2008, à ce jour aucune discussion sur le sujet.
Nous souhaitons que cela se fasse maintenant rapidement d’autant que suite à notre entrevue à l’Elysée la Présidence de la République, par la voix de Monsieur Claude GUEANT, a reconnu que ce que nous développions comme argument à l’appui de nos demandes ne souffrait d’aucune contestation dans les faits.

Il est à noter que dans son discours, Monsieur Zvi AMMAR, Président du Consistoire israélite de Marseille Provence, a soulevé et je cite "je regrette le négationnisme des chambres à gaz, par certains médias ...".


Le dépôt de gerbes a été fait par Monsieur Gérard Ferrer, Parrain de notre association, Sarah et sa grand-mère la Présidente de l'association

1 commentaire:

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Cela devait être émouvant...J'aurais voulu être là et entendre ton discours.
Quand est-ce que ce génocide des tsiganes sera enfin reconnu officiellement ?
Assez de trainer...Et vive Tony Gatlif...Et gérard Ferrer, parrain de ton Association