jeudi 1 novembre 2018

Commémoration 1er Novembre à Gardanne

Comme toutes les années, depuis le dépôt de la plaque au cimetière de Gardanne le 1er Novembre 2015, nous rendons hommage à nos disparus.

Cette année la météo étant très mauvaise beaucoup d'invités n'ont pu venir et nous le comprenons.

 Malgré tout nous étions présents ainsi que Monsieur Claude JORDA Conseiller Départemental, Monsieur MENFI, adjoint au maire de Gardanne, Monsieur BAGNIS Conseiller Municipal Mairie de Gardanne et Monsieur BARBE représentant la F.N.A.C.A. (que nous remercions particulièrement car cela ne fait pas si longtemps qu'il a perdu sa fille Françoise dans les eaux à Sainte Maxime).

Nous avions également quelques amis qui nous avaient rejoint. 

Nous avons été touché par la présence de toutes les personnes à nos côtés.

Messieurs Menfi et Jorda ont dit quelques mots sur le devoir de mémoire à perpétuer ainsi que les dangers de la monté du populisme de l'Est à l'Ouest.

Ci-dessous notre intervention : 


Par le décret du 6 avril 1940, de la République finissante, signé par Lebrun, les Tziganes, soupçonnés d’espionnage, deviennent des voyageurs assignés à résidence. 
Les Allemands imposent bientôt l'internement dans des camps

25 camps existent en août 1940, puis ils vont laisser la place à des camps plus importants, comme celui de Montreuil-Bellay. Ce sont des camps improvisés, gérés par Vichy. Les familles se retrouvent dans le dénuement le plus complet. Les conditions de vie sont lamentables, dans des forts, des gares abandonnées, des carrières, des tôles. Dans le froid, la boue, la faim, le mépris. Des responsables signalent le manque d’hygiène, mais ne font rien pour aider ces familles. 

Le cortège des injustices, du mépris, des vexations, est resté en mémoire chez les Tziganes. Des témoins, qui avaient 13-14 ans à l’époque, se souviennent des formes de mépris affichées à l’égard des nomades, "voleurs de poules ". 

Cette situation va perdurer dans des conditions dramatiques comme à Poitiers, où juifs et tziganes sont enfermés, Saliers, commune d’Arles où uniquement les tziganes seront internés, etc. Il y a de nombreuses tentatives d’évasion qui se soldent vite par des arrestations, surtout en passant la ligne de démarcation. 

Ce drame se prolonge jusqu’à la fin mai 1946 où 10 000 tziganes seront les derniers libérés. 4 camps fonctionnent. On veut fixer les nomades pour les préparer à la sédentarisation. 

A Poitiers, 70 personnes sont déportées en janvier 43. Un déporté est revenu en 1945 en Dordogne. Il est assigné à résidence par le préfet de Lorraine, témoin d’une non-reconnaissance à l’égard d’une souffrance tzigane. 

Cette mémoire n’a pas opéré dans les états qui n’ont pas cherché à savoir. Ce sont des mauvaises victimes comme les juifs et tant d’autres. A tout instant des attaques contre des gens de confession juive sont perpétrés dans le monde et nous tziganes un rejet plus larvé en nous refusant travail et logement.

La plupart des camps ont disparu ce qui n’a pas facilité le travail de mémoire. Mais les victimes n’ont rien oublié. 

Du côté des communes, les élus n’ont rien voulu savoir, allant jusqu’au déni d’existence des camps, ou à une fin de non recevoir. On caviarde la réalité, on dénie aux Tziganes la reconnaissance de leur déportation. 

Les Tziganes n’ont pas oublié cette page noire de leur existence.
 
Effectivement c’est pour cela que nous réclamons justice en demandant que la loi sur la reconnaissance du génocide des tziganes lors de la seconde guerre mondiale soit votée.

Il est vrai qu’aujourd’hui il ne nous suffit plus de crier « plus jamais ça . Dans le monde la recrudescence des populismes de l’Est à l’Ouest nous fait craindre pour nos populations de voir la renaissance de la bête immonde car le ventre du fascisme est toujours fécond. Hitler a laissé des traces indélébile, n’oublions jamais qu’en 1933 se sont des élections qui l’ont porté au pouvoir et l’on sait ce qu’il en est advenu six ans après pour le monde.

Pour les tziganes cela avait commencé bien avant par le parcage et les camps érigés bien avant : exemple le camp de Marzhan ouvert dès 1933 jusqu’en 1943 réservé uniquement aux Tziganes.


Quelques photos ce cette commémoration :












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