lundi 23 avril 2012

DONNER UN ÉQUILIBRE A CEUX QUI VIENNENT APRÈS NOUS





Raymond GURÊME est l’un des derniers témoins directs de l’internement des Tsiganes de France. Aujourd’hui basé en Essonne, face au camp de Linas-Montlhéry, il continue à vivre dans sa caravane malgré la construction d’une maison en dur. Depuis la publication d’un livre sur son parcours de vie, il a repris la route pour transmettre son histoire et faire réfléchir sur l’avenir des voyageurs.

Isabelle LIGNER est journaliste/reporter depuis plus de quinze ans. Âgée de 40 ans, elle a couvert de nombreux conflits armés et a cherché, en France comme à l’étranger, à éclairer les mécanismes de l’exclusion, notamment à travers des reportages et enquêtes sur les Tsiganes et les « gens du voyage ».

Ce qui suit ci-dessous est extrait du livre intitulé « Interdit aux nomades » Récit de vie de Raymond GURÊME recueilli et écrit par  Isabelle LIGNER. Calman-Lévy 2011. Il paraît dans le dernier AMNÉSIE INTERNATIONALE de la J A F, que nous vous conseillons fortement de lire, il renferme des témoignages du Rwanda, d’Arméniens, Tziganes, etc.



Je m’appelle Raymond GURÊME, j’ai 86 ans. Sur mon acte de naissance, le maire de la commune de Meigneux (Seine-et-Marne) précise que ma mère m’a donné la vie le 11 août 1925, chemin de Mons « dans la voiture » d’Hubert Leroux, mon père, « forain », « sans domicile fixe ». je suis un roulottier, du côté de mon père et des vanniers du côté de ma mère.

Pour comprendre ce que j’ai vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale, il faut revenir un peu en arrière : mes parents tenaient un cirque et un cinéma ambulant. Pour un enfant, c’était un monde de rêve, de mouvement, de liberté. J’ai fait mes premiers pas sur la piste du cirque familial à l’âge de deux ans. J’étais clown et acrobate. J’avais huit frères et sœurs. Mon père était voltigeur et je partageais notamment avec lui l’amour des chevaux. Avant la guerre, nous apportions le divertissement et la civilisation dans les villages, en France, en Belgique et en Suisse. Dans l’ensemble nous étions bien accueillis.

Je n’envisageais pas d’autre avenir que de reprendre le cirque de mon père. Mais le 04 octobre 1940, alors que nous étions stationnés près de Rouen, toute la famille a été réveillée en sursaut à six heures du matin par des coups frappés à la porte de la roulotte. C’était de la volaille, deux gendarmes français. Ils ont dit à mon père que nous devions les suivre. Impossible de savoir où et pourquoi. Les ordres. Ma mère a refusé de partir avant de pouvoir nous donner à manger. Puis nous les avons suivis avec la roulotte et le camion de mon père. Nous avons d’abord été enfermés à Darnétal, près de Rouen. C’étaient des Français qui nous retenaient prisonniers et c’est ça qui mettait mon père en colère. Il avait choisi la France (il était né en Belgique) et l’avait défendu en 1914-18. Alors pourquoi ? Parce que depuis des siècles, les Tsiganes étaient considérés comme « suspects » en Europe et depuis 1912, en France, ils étaient systématiquement fichés et placés dans des catégories administratives « nomades », « forains », « marchands ambulants ». ils étaient fichés et surveillés non pour les délits mais pour leur mode de vie.

En avril 1940, sans attendre l’occupant, le gouvernement français avait assigné les « nomades » à résidence. Le 04 octobre 1940 il a obéi sans sourciller à l’ordre allemand d’interner les Tsiganes et ce sont des gendarmes et policiers français qui sont chargés des arrestations. Nous n’aurions pas dû être ramassés car nous étions sur un terrain privé et mes parents avaient un carnet forain et non un carnet anthropométrique.

Mais ça ne nous a pas empêché d’être transférés avec deux cents personnes dans des wagons à bestiaux de Darnétal vers le seul camp d’internement pour « nomades » de région parisienne, situé à Linas-Montlhéry (Essonne), aux abords de l’autoroute. On nous avait dépouillés de tout. Nous avions dû laisser les roulottes, le matériel de mon père à Darnétal. Sur la colline glacée de l’autodrome, nous étions en majorité des enfants. Nous survivions, coupés du monde, sans nourriture, sans hygiène, sans chauffage. Le pire c’était la faim. En un an, j’ai perdu vingt kilos et j’en ai gardé des séquelles à vie.  Des nourrissons et des vieux mouraient. C’est la France qui nous enfermait et nous affamait. Nous ne voyions jamais un Allemand. 

On peut traverser tout ça si la volonté de vivre est la plus forte, si on garde courage et bon moral.

Avec l’accord de mes parents, j’ai choisi d’essayer de fuir. La première fois, avec mon frère Lucien mais j’ai été repris sur dénonciation du maire de ma commune de naissance. En octobre 1941, j’ai retenté ma chance alors que j’étais au « mitar ». Je me suis libéré des menottes en tirant sur les chairs des poignets et j’ai cassé la porte en bois. Je me suis caché toute la nuit dans un arbre. Les gardiens cherchaient en bas et moi j’étais en haut ! Au matin, j’ai fui vers la Bretagne, où j’ai travaillé dans les fermes. Mais je revenais parfois  à l’autodrome clandestinement pour apporter de la nourriture à ma famille. Puis un matin, en 1942, je suis arrivé et il n’y avait plus personne. J’ai appris plus tard  qu’ils avaient été transférés au camp d’internement de Mulsanne (Sarthe) puis à celui de Montreuil-Bellay (Maine et Loire), où je leur ai aussi apporté de la nourriture.

Moi, je naviguais seul dans la guerre et je cherchais à entrer dans la Résistance.

A Angers, le vol d’un camion d’alimentation destiné aux Allemands pour des maquisards, m’a valu une condamnation par un tribunal militaire allemand. J’ai été envoyé dans des camps de discipline en Allemagne, mais, contrairement à certains internés de Linas-Montlhéry, pas dans des camps d’extermination. Heureusement pour moi, les Allemands ne m’avaient pas identifié comme étant Tsigane. Mais là-bas c’était marche ou crève. On devait travailler le jour et la nuit, on ne pouvait pas dormir, on nous envoyait ramasser les cadavres pendant les bombardements alliés. Je ne sais pas comment j’ai survécu. Mais j’ai perdu un œil dans un bombardement et puis un Nazi m’a ouvert le crâne à coups de crosse. Je suis parvenu à m’échapper en 1944, grâce à un cheminot français qui m’a caché dans le charbon de sa locomotive. A 18 ans je me suis alors engagé dans la Résistance et j’ai participé activement à la Libération de Paris.

On peut traverser tout ça sir la volonté de vivre est la plus forte, si on garde courage et bon moral.

La résistance à l’oppression, à l’arbitraire, ça ne s’explique pas, c’est aussi un réflexe. Mais quand j’étais dans les camps je me disais : « ils ont eu la graisse mais ils n’auront pas la peau ». En Allemagne, je pensais aussi très souvent à ma famille et le désir de les retrouver m’a aidé à tenir. Ils ont été libérés en 1943 de Montreuil-Bellay mais je n’ai retrouvé leur trace en Belgique qu’en 1951. Ils avaient tout perdu. Il n’y a eu aucune reconnaissance de ce que nous avions vécu, aucune réparation non plus. De circassiens, nous sommes devenus ouvriers agricoles. C’était une sacrée dégringolade ! Il n’y avait personne pour écouter ce que nous avions vécu et puis de notre part, il y avait de la pudeur à en parler. Alors on s’est tu. Chez nous, personne n’en parlait. Mais moi ça me travaillait quand même et puis j’avais comme une rage à l’intérieur. Le régisseur qui nous avait affamés dans le camp, en faisant du trafic de tickets d’alimentation est devenu maire de Linas. Nommé par Vichy, il l’est resté jusqu’en 1959.  D’anciens gardiens du camp sont restés dans la police ou la gendarmerie après la guerre. Après l’internement, j’ai toujours eu des problèmes avec la justice et la police. J’étais révolté.

Pour lutter contre l’oubli, je me suis installé avec ma famille sur une colline qui fait face au site du camp. Tous les matins, depuis 1968, en ouvrant la porte de ma caravane je vois le camp.

La « transmission » c’est donner un équilibre à ceux qui viennent après nous, leur dire d’où ils viennent pour qu’ils sachent ensuite mener leur propre vie. Mais pour transmettre une histoire, il n’est pas toujours nécessaire de la raconter. Je n’ai pas parlé de l’internement pendant des années à mes qui enfants et dizaines de petits-enfants et arrière-petits-enfants. Mais ils ont quand même ressenti au fond d’eux l’injustice et la souffrance de cette période.

Comme je l’ai dit, je n’ai pas parlé pendant des années. Mais ma mémoire est restée fixée sur la période de l’internement. J’ai commencé à témoigner, plutôt à l’extérieur de ma famille, en 2004, aidé par un collectif local. En 2010, il y a eu une année nationale de mémoire sur l’internement et j’ai pris la parole de manière plus fréquente dans la presse, il y a eu le livre qui m’a permis de raconter mon histoire dans le détail. Mes descendants ont appris l’essentiel de mon histoire en lisant ce livre. Il était plus facile pour moi de me confier à quelqu’un d’extérieur à ma famille. Les réactions de mes descendants sont différentes selon les générations et les personnalités. Souvent mes enfants me disent « tu sais c’est du passé », alors que mes petits-enfants comprennent plus facilement que ce passé à un rapport avec leur quotidien, avec les discriminations et le racisme qu’ils subissent aujourd’hui.

Pour moi, c’est effectivement un devoir de témoigner. Par respect pour ceux qui ont été internés et ne sont plus là et aussi pour lutter contre les politiques qui transforment de nos jours les voyageurs et les tsiganes en bouc-émissaires. Parfois, quand j’entends certaines déclarations politiques sur les voyageurs ou les Rrom, je me dis que les mentalités n’ont pas beaucoup évolué depuis 1940. J’ai l’impression que Vichy refait surface. On est toujours les bouc-émissaires, on est mal vus, on sera toujours mal vus. Témoigner, c’est pour moi une manière d’exprimer mon inquiétude pour les jeunes générations. Témoigner fait avancer les choses, lentement mais sûrement. Ainsi le 27 novembre 2011, à la gare de Brétigny-sur-Orge dans des wagons à bestiaux une plaque a été posée en présence du préfet et du président du Conseil Général en mémoire des familles internées à Linas-Montlhéry. Pour moi, c’était une étape très importante.

Certains de mes petits-enfants et de mes arrière-petits-enfants sont très intéressés par mon histoire. Ils m’accompagnent dans les débats, les dédicaces, les témoignages publics. L’une d’entre elles, Marine a même commencé à prendre la parole en public, ce qui est un grand pas. Plus généralement, je vais raconter mon histoire dans les collèges et lycées, en région parisienne et en province. Le courant passe bien entre les jeunes et mois. Ce sont souvent des moments inoubliables pour eux et pour moi. Je voudrais que les jeunes voyageurs et les jeunes gadjés (terme en langue Romani désignant les non tsiganes) se côtoient pour qu’ils puissent se connaître et se comprendre.  C’est le seul moyen vraiment efficace de lutter contre les stéréotypes, la méfiance, les discriminations.

Il faut des lois mais faut-ils encore qu’elles soient respectées. Pour les voyageurs, même quand un loi existe, elle fonctionne rarement en notre faveur ou elle n’est pas appliquée.

Une anecdote ……
Dans un des camps de discipline en Allemagne, où les gardiens, des SD (du terme allemand « Sicherheitsdienst », signifiant « le service de la sécurité », le service de renseignement de la SS, du terme « Schutzsaffel », une des principales organisations du régime nazi)  étaient les plus cruels avec les prisonniers, il y en avait un qui se cachait pour nous donner la moitié de son casse-croûte. Il a été envoyé au front et quand il est parti, les prisonniers ont pleuré. Pour moi cela montre que dans les pires circonstances on peut toujours trouver un être humain sur qui compter.



Ce témoignage est très important et cela confirme ce que nous disons, écrivons, depuis près de 22 ans que nous interpellons tous les politiques concernant la reconnaissance du génocide tzigane lors de la seconde guerre mondiale.
Malheureusement il faudrait beaucoup plus de personnes comme Raymond mais combien sont déjà disparus (tel que mon père) et d'autres et ceux qui n’osent toujours pas, par pudeur ou autre, témoigner.
Ce témoignage démontre également l’implication totale du gouvernement de l’époque à notre égard et cela continue car l’État refuse toujours de reconnaître ce génocide (Samudaripen). 


samedi 21 avril 2012

A méditer


En lisant le dernier numéro d’AMNESIE INTERNATIONALE, quel n’a pas été notre étonnement en découvrant l’interview d’un responsable d’une association tzigane tenir les propos suivants sur la proposition de loi concernant la reconnaissance du génocide tzigane (samudaripen) lors de la seconde guerre mondiale et nous citons :
« …..est-ce pour satisfaire la mémoire de quelques vieux tziganes qui n’en demandent pas tant ?, est-ce pour mettre en avant telle ou telle association ?..... »

Alors il faut lui retourner la question, sans polémique aucune :
-          Est-ce que la reconnaissance de la Shoa  était pour satisfaire la mémoire quelques vieux Juifs qui n’en demandent pas tant ? !
-          Est-ce que la volonté de la communauté arménienne que soit reconnu le génocide arménien est pour satisfaire la mémoire de quelques vieux arméniens qui n’en demandent pas tant ? !

Nous disons fermement NON c’est une nécessité, car une loi mémorielle dit bien ce qu’elle veut dire à savoir : c’est une loi qui va dans le sens du devoir de mémoire qui permettra à nos jeunes Rrom  de s’en imprégner et de prendre connaissance des évènements de cette triste époque.

Quant à mettre en avant telle ou telle association il faut rester sérieux car en ce qui nous concerne nous n’avons de cesse d’appeler à l’union des associations Rrom sans prérogative aucune.

Nous en avons fait la preuve lors de notre conférence de presse du C A R G T du 07 novembre 2011 sur le Marseillois où nous avons réussi l’Union sacrée de toutes les tendances politiques : UMP, PS, PC, VERTS, JAF etc. Les courriers que nous recevons à ce propos, nous donnant leur soutien  de Sénateurs et Députés de tous bords mettent en mal un tel raisonnement, mais peut-être que ce « gadgé », comme il se définit lui-même, voit à un moment donné, ses vieux démons ressurgirent.

Pour nous il est clair qu’il n’y a qu’une race au monde : la race humaine.

Nous renouvelons notre appel à l’union des populations et organisations Rrom, sans prérogative aucune, sur cette volonté de reconnaissance du génocide (samudaripen) dans le seul souci de faire aboutir quatre des principales revendications :
-          Reconnaissance du génocide tzigane lors de la seconde guerre mondiale,
-          Arrêt définitif de la chasse aux Rrom avec mesures adéquates en vue d’intégration,
-          Application stricte de la Loi Besson les aires de stationnement et de grand passage,
-          Abolition du carnet de circulation.

Si nous arrivions à l’unité sur ces questions est-ce que l’on ne pourrait pas penser que les dirigeants de notre pays ne seraient pas acculés dans leur dernier retranchement et seraient tenus d’être favorables à ce qui précède. 


jeudi 12 avril 2012

Porrajmos ?


                                         Photo extraite du film LIBERTE de Tony Gatlif


Porrajmos est le nom par lequel l'Holocauste est connu dans la langue tzigane, le romani. 

Porrajmos signifie «dévorement» ou «absorption» et signifie la destruction de la vie des gitans. 

L'Holocauste a été la seule fois dans l'histoire où l'industrie a construit expressément des usines de mort par des chambres à gaz et les fours crématoires. Malheureusement, le monde n'a pas élever la voix et a appelé à mobiliser l'Europe pour mettre fin à l'holocauste nazi.

Dans le génocide nazi des Roms, le Porrajmos, a tué entre un quart et plus de la moitié d'un million de Tsiganes.

En fait, les Rroms (Tsiganes) ont été persécutés, emprisonnés, torturés, stérilisés et utilisés pour des expériences médicales, gazés dans les chambres à gaz des camps d'extermination, car étant les Rroms, en fonction de l'idéologie nazie, devait appartenir à une race «inférieure "indigne d'exister. Pour eux, les Rroms étaient génétiquement des voleurs, des traîtres, des nomades: la raison du danger devait être trouvée dans le sang, qui précède toujours le comportement (Giovanna Boursier, dans Zigeuner, l
'extermination oublié.


Dans une  scène de «Latcho Drom" film ("bonne route) en  Rromani, un film de Tony GATLIF cinéaste d’essence gitane où une survivante de l'Holocauste (Porrajmos), Margita Makulová, Slovaque, chante "L'oiseau noir", rappelant son séjour dans le camp de concentration d'Auschwitz.  Lors de cette scène des numéros tatoués sur son avant-bras, nous pince l'âme ....

La chanson traduite de la langue Rromani (langue tsigane) lui fait dire :

"L'oiseau noir est venu dans mon cœur et il l’a volé. Je vis ici à Auschwitz à Auschwitz j'ai faim, il n'y a pas un morceau de pain à manger. Il n'y a rien ici il n’y a aucune chance, J'ai tellement faim que je pourrais tuer. oh oh Jésus. OH OH. "


Elie Wiesel, Prix Nobel de la paix et survivant d'Auschwitz met en garde:

«Nous étions convaincus que, après Auschwitz, les gens ne céderait pas à la bigoterie, les nations ne prétendent pas à la guerre et le racisme, l'antisémitisme et l'humiliation sociale seraient balayés à jamais.

Nous ne pouvions pas imaginer que dans le cours de nos vies, nous assisterions à plus de guerres, de nouvelles hostilités raciales et que le nazisme serait réveillent dans les 5 continents.

Mais nous avons appris quelques leçons. Nous avons appris à ne pas être neutre en temps de crise, car la neutralité aide toujours l'agresseur n'est pas la victime.

Nous avons appris que le silence n'est jamais la réponse.

Nous avons appris que le contraire de l'amour n'est pas la haine, mais l'indifférence.

Et ce qui est la mémoire mais la réponse à et contre l'indifférence?

Donc, rappelons-nous pour la sécurité de tous. La mémoire peut être notre seule réponse, notre seul espoir de sauver le monde de la punition ultime. "

Simon WISENTHAL a même cité une possibilité de prés de 2millions de tziganes ayant péri dans les camps et le docteur Sam BRAUN (rescapé d’Auschwitz)  a indiqué 1million de gitans ayant péri et 6 millions de juifs.

Pour ce qui nous concerne après 22 ans de recherche de l’association nous pouvons affirmer que sur 1750 000 tziganes recensés à l’époque c’est au moins 750 000 tziganes qui ont péri soit en pourcentage 42.85% et il ne faut pas oublier que depuis 1920 déjà pendant la république de Weimar les tziganes subissaient des représailles inimaginables et qu’en 1936  bien avant la guerre ils étaient déjà interné dans un camp prés de Berlin et qu’en 1946 un an après la fin de la guerre 10 000 tziganes oubliés ont été retrouvés dans un camp oubliés qu’ils avaient été et cela se passait 3 mois avant le verdict du procès de Nuremberg au cours duquel aucun tzigane n’a été appelé à  témoigner.

mardi 10 avril 2012

Le respect n'est pas au programme des candidats




Ci-dessous vous trouverez la copie du courrier que nous avons envoyé à tous les prétendants à la présidence de la république pour 2012 le 13 janvier 2012.

La correction aurait voulu que ces messieurs-dames nous répondent ou accusent réception de notre courrier, mais nous ne sommes que des gitans que certains dans leur discours rêvent de mettre dans des camps.

Nous pensons qu'il est inadmissible que ces personnes puissent prétendre à diriger la France en mettant de côté une partie de leurs électeurs auprès desquels nous ferons le nécessaire. Car n'oublions pas que nous sommes inscrit(e)s sur les listes électorales.

Cette mise au point concerne l'ensemble des candidat(e)s : Monsieur SARKOZY, Monsieur HOLLANDE, Monsieur MELENCHON, Madame JOLY, Monsieur BAYROU, etc....

Il est vrai que notre association est apolitique, malgré que nous ayons réussi à réunir, lors d'une conférence de presse, toutes tendances politiques confondues.

A croire que les positions émises au niveau départemental n'ont eu aucun écho auprès des candidats.



Madame, Monsieur : candidat à l’élection présidentielle 2012


L’association Notre Route -Amaro Drom-  (défense des communautés Rrom) depuis vingt (20) ans et ayant participé activement à l’élaboration de la loi sur la création des aires de stationnement et de grands passage sous la houlette de monsieur Louis BESSON , à l’origine de deux dépôts de proposition de loi concernant la reconnaissance du génocide tzigane pendant la seconde guerre mondiale s’adresse a vous sur cinq (5)  points précis :

1)      Si vous êtes élu(e)s, est-ce que vous arrêterez la chasse  des Rrom  et roms citoyens européens ?
2)      Est- ce que vous ferez voter la loi portant reconnaissance du Samudaripen (génocide tzigane) perpétré par l’Allemagne nazie avec une forte participation des gouvernements de l’époque ?
3)      Est-ce que vous ferez voter une loi  sur l’abolition de l’abominable carnet de circulation lequel ne permet pas aux titulaires de vivre une véritable vie démocratique dans tous les sens du terme ?
4)      Il ya des candidats qui ont proposés l’attribution de jours fériés pour la communauté israélite  le jour du Yom kippour, pour les musulmans le jour de l’ait el kebir ce qui se comprend  aisément, mais est-ce que si cela se faisait vous tiendriez compte que les communautés Rrom fêtent Sara la noire le 25 mai de chaque année et qu’il serait normal qu’un jour férié nous soit également attribué ?
5)      Et enfin est-ce que,  si vous êtes élu(e)s vous ferez en sorte que les communautés Rrom  aient les mêmes droits (sachant que nous avons des devoirs) que tout un chacun en France ?
Souhaitant avoir attiré votre attention et souhaitant que vous puissiez répondre de façon précise à nos attentes ;

Nous vous prions de croire Madame, Monsieur à notre plus profond respect.

Pour l’association Notre Route Amaro Drom
La présidente

Véronique LABBE

jeudi 5 avril 2012

Journée Internationale des Rrom le 8 AVRIL




Malheureusement l’association NOTRE ROUTE, faute de subventions ne peut fêter ce jour si important pour nos communautés.

Effectivement en 2011 nous avons organisé une belle journée musicale avec différents groupes (qui se sont produits gracieusement) et cela a été super et tout cela sur nos finances personnelles.

Nous ne pouvons renouveler cette année sans aides financières et comme les subventions ne nous sont pas allouées nous avons dû déclarer forfait.

RETOUR SUR L’HISTOIRE DE CETTE JOURNÉE

Les gens du voyage se sont regroupés depuis 1971 lors d’un congrès fédérateur tenu à LONDRES et qui avait pour nom OPRE ROMA, présidé par Yul BRUNER (acteur de cinéma –tzigane de surcroît-)

Lors de ce congrès ont été adoptés :



-          Le drapeau de toutes les communautés du voyage composé d’une bande bleue (le ciel), d’une bande verte (le sol) ayant en son centre une « chakra » ou roue de couleur rouge (représentant le voyage avec les souffrances). Cette « chakra » se retrouve également sur le drapeau des Indes (d’où sont issues nos origines).



-          L’hymne des communautés du voyage ayant pour titre GELEM, GELEM (Allons, Allons) écrit par un tzigane du nom de Zarko JOVANOVIC interné lui-même avec toute sa famille au camp d’Auschwitz-Birkenau.