lundi 5 novembre 2012

Stigmatisation des populations tziganes








Suite aux années 1870 la France stigmatise les populations  tziganes et  tente de les encadrer en instaurant les carnets de circulation comportant outre les photos, les mensurations, empreintes etc. ce carnet anthropométrique, deviendra en 1965 ce dont tout le monde a entendu parler à savoir le carnet de circulation. La construction des faits devenus historique s’est faite par l’interrogation et les témoignages de cette pratique qui viennent en partie de prendre fin en 2012.
Dans la lignée de ces mesures, nationales au lendemain de 1870 les pays d’Europe n’ont aucun scrupule  à faire de même stigmatisant la phobie de l’espion, du traitre, de l’ennemi et delà découle automatiquement la défiance à l’égard  des  «bohémiens» 

Alors afin de créer un distinguo administratif   la catégorie nomade voit le jour (ils ne sont ni forains, ni marchands ambulants) et à ce moment-là l’état les récences par la mise en place d’un carnet anthropométrique comportant  photo face profil, empreintes digitales, mensurations précises et signes particuliers selon la méthode Bertillon appliquée  habituellement aux criminels et récidivistes.
Chaque nomade en possède un dès l’âge de 13 ans et le chef de famille en possède un collectif qui recense toute la famille ce qui permet aussi d’avoir une double vision de la composition de la famille  à partir de 13 ans pour les enfants.

Ce carnet donne des obligations aux nomades qui doivent le faire signer dès l’arrivée  et le départ des communes ou ils stationnent, communes dans lesquelles ils ne peuvent rester plus de 48 heures. Il leur est imposé aussi un contrôle  des vaccinations et une plaque de reconnaissance métallique  fixée à leurs véhicules.

Ils sont, sans cesse contrôlés, en relation permanente avec l’administration. L’idée étant  de rendre leur mode de vie impraticable, de les sédentariser ou de les chasser sans tenir compte de leurs nationalités pour leur grande majorité française  depuis plusieurs générations…

A partir de 1940 toujours en application du sacrosaint  prétexte  «peur de l’espion», la troisième république Pétainiste   assigne les nomades à résidence puis à la demande des allemands ils seront internés dans ces camps de rétention, qu’à l’époque on désigne sous le nom de camps de concentration. Ils sont d’autant plus facilement repérables qu’ils sont fichés depuis 1912 et ils ne seront libérés qu’après la libération, en mai 1946, 3 mois avant la fin du procès de Nuremberg en ayant été dépouillés de tous leurs biens…et sans qu’aucun n’ait été appelé à témoigner lors de ce procès. Ce qui a permis à tous les gouvernements qui se sont succédé  depuis de faire l’impasse sur cette ignominie.

Après la guerre le fichage reprend comme si de rien n’était et en 1969, le carnet anthropométrique est remplacé par le carnet de circulation, que l’on doit faire signer tous les mois…puis tous les trois mois.  Et ce n’est que très récemment, en  octobre 2012  que le conseil constitutionnel invalide cette institution.
Mais le fait d’avoir par obligation une commune de rattachement ne leur permet pas de s’inscrire automatiquement sur les listes électorales par exemple car cette  inscription est soumise à décision  administrative

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