dimanche 15 août 2010

L’on nous a tout pris








Nos parents allaient de ville en ville rempaillaient les chaises, aiguisaient couteaux et ciseaux, vendaient les paniers. D’autres ramassaient la ferraille, chinaient. Je me souviens que l’on pouvait aller dans les décharges et là avec mon grand-père nous faisions le tri des journaux, des chiffons et autres. Des petits boulots qui ont donné des idées aux industriels.

Les chaises à rempailler : qui a encore des chaises comme celles-là, très peu et éventuellement ceux qui en possèdent les jettent quand elles sont abîmées. Couteaux ciseaux bof même traitement : ils ne coupent plus et bien qu’importe on en rachète.

Le tri alors là chacun chez vous vous devez trier vos déchets qui seront ensuite collectés et ensuite ils se partagent le « gâteau ». Car ils transforment les déchets (auparavant également mais c’étaient nos parents qui étaient payés d’avoir fait « les poubelles) c'est pour cela que notre communauté est interdite dans les déchetteries aujourd'hui.

Une autre activité qui n’est plus autorisée à notre communauté : « dire la bonne aventure » alors que vous voyez fleurir les salons de la voyance ou dans les villes des belles plaques en laiton avec « voyance » oui mais quelques euros remis à une gitane ne passent pas par les caisses de l’Etat.

Il y a encore quelque temps des musiciens allaient dans les bars ou restaurants jouaient, chantaient et ensuite passaient avec la corbeille pour récolter quelques participations et vendre leur CD, maintenant c’est presque chose impossible.

Nous avons toujours eu soif de liberté, aujourd’hui ici et demain ailleurs, et auparavant nos caravanes étaient tirées par des chevaux, en soi économiques. Depuis quelques années il est interdit de tracter avec des chevaux, non excusez-moi faux car pendant les vacances il y a des personnes qui louent caravanes et chevaux et eux ont le droit de tracter avec des chevaux. Encore une fois le profit.

Pour revenir à note nomadisme auparavant un cultivateur acceptait que nous occupions un bout de son champ ou les communes toléraient le stationnement sur un parking. Mais certains villageois se sont souvent plaints de la présence des caravanes pour déclarer des vols mais après coup, les enquêtes ont démontré c’étaient d’autres personnes qui faisaient les larcins profitant du stationnement des nôtres.

Maintenant une loi dite Loi BESSON existe pour les aires d’accueil ou de grand passage mais les communes de plus de 5 000 habitants n’ont pas respecté la loi alors ceux qui ont choisi de rester itinérants ont de grosse difficultés.

Oui notre communauté a été mangé par le business, le rendement, le rapport qui sont pour bon nombre d’entre nous des mots inconnus.

Tous nos écrits n’ont en aucun cas pour but d’exciter nos compatriotes mais bien au contraire à savoir ouvrir les yeux d’une majorité de gadgés sur le sort qui nous ait fait quotidiennement ce qui nous l’espérons portera ses fruits.

N’en déplaise à beaucoup nous continuerons à appeler au calme, à la sérénité, au respect mutuel lors des manifestations qui peuvent avoir lieu ou qui auront lieu car en face s’il y avait des débordements de notre part il ne nous ferait pas de cadeau et de nouveaux Saint Aignan ou Draguignan pourraient se produire.

Il faut bien avoir en tête que calme et sérénité sont la force de notre communauté.

1 commentaire:

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

C'est vrai que tous ces métiers se sont industrialisés et qu'ils ont disparus. C'est crucial pour les gitans qui en vivaient..
Il est difficile de resister aux grosses entreprises, et même si certaines idées venaient de vous, c'est cruel mais c'est la loi du marché, du profit.
Pour les gadjés il y à quelques exemples : Par exemple les couteaux de Thiers dont les lames sont fabriquées... au Japon! C'est plus économique.. Plein de petites entreprises ont fermées. Ils reste quelques artisans mais ils se comptent sur les doigts d'une main. C'est complètement délirant.
Pour vous les gitans le problème est plus ample...
A part quelques métiers (cirque etc..)on vous à privé de vos moyen de subsistance, et par la même pour les itinérants, de votre liberté, de voyager..
Jean Ferrat avait chanté " Les derniers nomades " c'est fou comme j'y pense souvent en ce moment avec ce qui se passe.